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Après sept mois de fermeture, les universités ont rouvert leurs portes aux étudiants. Mais la rentrée s’annonce difficile. Fin septembre, soit moins d’un mois après leur ouverture, plusieurs facs sont devenues d’importants foyers infectieux, avec des centaines de cas détectés (et combien, en réalité ?).

Les mesures prises – distanciation sociale, masque obligatoire, parcours fléché, désinfection des salles, etc. – s’avèrent inefficaces pour enrayer la propagation du virus. Et pour cause : aucune de ces mesures ne peut pallier au manque de moyens humains et financiers dont souffrent les universités. Les amphithéâtres et couloirs bondés favorisent les contaminations. Le manque de personnel d’entretien rend impossible le nettoyage systématique et régulier de tous les espaces communs. Bref, la crise sanitaire souligne et exacerbe une situation déjà très difficile – et connue de longue date.

Les moyens alloués aux universités ne permettent pas d’accueillir dans de bonnes conditions les étudiants, dont le nombre ne cesse d’augmenter. En cinq ans, l’enseignement supérieur a accueilli 244 000 étudiants supplémentaires, soit une augmentation de 8 %. Mais le budget alloué par étudiant n’a cessé de baisser au cours de ces dix dernières années : il est passé de 11 290 euros en 2013 à 10 120 euros en 2018.

Une situation prévisible

Selon la Conférence des présidents d’université, l’arrivée de 24 000 nouveaux étudiants, cette année, aurait nécessité une hausse d’au moins 250 millions d’euros d’investissement dans les universités, alors que le projet de loi de finances n’en prévoit que 160 millions. Ceci impacte directement les capacités d’accueil des établissements : de nombreuses facs ont des locaux vétustes ; toutes manquent de salles de cours.

En ne prenant aucune mesure conséquente pour organiser la rentrée universitaire, le gouvernement a mis en danger la santé des étudiants et, surtout, de leurs familles. La propagation du virus dans les universités était prévisible. A la fin du mois d’août, la Conférence des présidents d’université annonçait déjà : « Ce dont on peut être sûrs, c’est que des clusters vont voir le jour. » Mais rien n’a été planifié, et les universités se retrouvent à prendre des mesures dans l’urgence et de manière chaotique, au détriment des étudiants et du personnel. Les règles sont modifiées du jour au lendemain, dans la confusion générale. Etudiants, professeurs et personnels se perdent dans l’organisation des cours. Le personnel doit appliquer tant bien que mal des décisions prises à la dernière minute.

Pour faire face à cette situation et garantir un enseignement de qualité pour tous, il est nécessaire de débloquer des moyens humains et financiers adéquats. Il faut planifier le fonctionnement des universités en lien avec la situation sanitaire. Ce ne sera possible qu’en associant directement les enseignants, le personnel et les étudiants à la gestion des universités.

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