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L’Université Toulouse II-Jean Jaurès est toujours engagée dans un processus de fusion, largement désavoué, qui s’inscrit dans une perspective de politique nationale de casse de l’université publique et de mise en place d’un marché de l’éducation. Les gouvernements successifs n’avaient jusqu’à présent pas osé s’en prendre de front à la jeunesse : la mise en place de processus de sélection assumés et l’augmentation brutale des frais d’inscription sont deux corolaires à la mise en concurrence des filières et des étudiants entre eux.

Avec Macron, fini le temps des demi-mesures : la réforme de l’enseignement supérieur se fait au milieu d’un ensemble de réformes dont celles du baccalauréat et de la remise en cause de la compensation pour valider une année de formation. L’attaque est directe et d’une violence sans précédent qui conduit à la création d’une université à deux vitesses, où seuls les plus riches peuvent emprunter la voie royale.

Pour protester, les étudiants se sont mis progressivement en mouvement depuis décembre, remplissant le Grand Amphi avec les personnels en grève contre la fusion.

Le mouvement aujourd’hui

Depuis le blocage de la semaine du 6 mars, celui-ci a été reconduit à plusieurs reprises dans une perspective de soutien au personnel en lutte et d’une montée en pression pour faire reculer le projet de fusion. Les AG ont changé de visage et le rapport de force s’est intensifié puisque le blocage fut revoté en majorité (1391 votes pour et 680 contre) le 13 mars dernier.

De plus, la fusion qui était jusque là justifiée par un projet IDEX-UT, visant à instaurer « l’excellence » par l’entremise de subventions délivrées selon la rentabilité de l’investissement et donc de la filière, ne l’est plus puisque Toulouse n’a pas reçu le label IDEX. En cause selon le jury décisionnaire : un manque d’adhésion dans l’ensemble de la communauté universitaire. C’est une première victoire !

Le gouvernement tente le coup de force

La situation est incertaine depuis l’annonce le 20 mars de la mise sous tutelle de l’université par le ministère qui déplore une fac « ingouvernable ». La Direction de l’université est alors destituée et remise dans les mains d’un administrateur extérieur aux ordres du gouvernement.

L’Etat laissant planer le doute sur une éventuelle intervention policière pour « sonner la fin de la récré » et rétablir « l’ordre », les étudiants et personnels se sont retrouvés en Assemblée de crise et ont décidé des modalités de la riposte.

Le mouvement ne s’arrête pas aux portes de l’université de Toulouse. Les grévistes ont reçu le soutien immédiat de nombreuses facultés de France, elles aussi mobilisées, mais aussi d’Espagne (Madrid et Barcelone). Également, de nombreux politiques, dont Jean-Luc Mélenchon, ont apporté leur soutien.

 

Etudiants et travailleurs, solidaires pour gagner !

La journée du 22 mars esquisse une possible convergence des luttes. Du moins, seront dans la rue les cheminots, les fonctionnaires, les étudiants et d’autres secteurs en luttes contre la férule de Macron et ses offensives envers l’ensemble des services publics et les acquis sociaux. Seul un front unitaire contre Macron qui rassemblerait étudiants et travailleurs est à même de faire reculer le gouvernement. La rue doit réunir tous ceux qui souffrent des injustices et des attaques du capitalisme, ainsi que de ses sbires qui sont au pouvoir. Une réelle victoire peut se faire à cette condition.

Tous dans la rue le 22 mars !

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