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L’un de nos lecteurs, membre du PCF dans le 93, a posté un commentaire à notre article sur la conférence fédérale du PCF de Paris (ici). Il forme un compte-rendu intéressant de la conférence du parti dans la 93, qui a eu lieu les 12 et 13 juin. Il confirme que les carences démocratiques ne sont pas le seul fait de la fédération de Paris. Nous le publions ci-dessous.

Vous avez eu de la chance, dans votre Fédération [de Paris] d’avoir eu une discussion sur les amendements et des votes, même très orientés, sur les propositions d’amendements. Dans le congrès de ma Fédération, la Seine-Saint-Denis (93), nous n’avons même pas eu le droit de proposer des amendements. On nous a expliqué que puisqu’il s’agissait d’un congrès d’étape, il n’était pas possible de remettre en cause les décisions du précédent congrès. Lorsque plusieurs camarades ont demandé à faire voter leurs motions, la direction a refusé, sous le même prétexte, et aussi en prétendant qu’il fallait se dépêcher de rendre la salle (un classique quand on refuse les vrais débats).

Nous, nous avons eu résolution dès le samedi matin, au commencement de la conférence fédérale, et elle a été adoptée le dimanche après-midi. Bref on s’est vu, on a discuté, mais la seule chose soumise au vote fut cette résolution de la direction fédérale, conduite par Hervé Bramy. La teneur des débats a pourtant été intéressante. Un militant avait proposé que le parti lance un grand front de lutte contre la crise et de proposer un projet de sortie du capitalisme avec la nationalisation des banques, sous le contrôle des salariés, la hausse des salaires en fonction de la hausse des prix, et la répartition du temps de travail entre toute la population active. Nous avons été un certain nombre, dans nos interventions, à soutenir cette proposition qui fut très applaudie. Un certain nombre de camarades ont marqué leur opposition à une nouvelle participation gouvernementale avec le PS. La question des « deux gauches » a été très présente, dans les débats. La direction fédérale s’est opposée dur comme fer à ce que l’on acte le fait qu’il y a bien deux gauches, une qui gère le capitalisme loyalement, et une autre qui le combat.

Sur la démocratie interne, les camarades de Romainville ont dénoncé le jeu personnel de certains maires communistes dans l’intercommunalité. Ils ont dit avoir réclamé à Hervé Bramy une réunion des sections concernées – sans obtenir de réponse. Bramy s’est justifié en disant que réunir les sections sans les maires en question ne servait à rien, et que ces derniers n’étaient pas disponibles au même moment. C’est pourtant aux communistes de décider, sur ce genre de chose. La question du rapport aux élus fut elle aussi abordée. Quelques camarades ont dit qu’il fallait rompre avec une « notabilisation » des élus du parti.

Celle-ci est entièrement actée dans les deux plateformes de la direction, lorsqu’elle parle de majorité de changement à gauche. Pourtant certains on eu le culot de dire que ces questions n’étaient pas tranchés et que l’on verrait ça en fonction du résultat des législatives de 2012. C’est donc qu’en réalité une nouvelle orientation est adoptée. On le voit lorsque Pierre Laurent évoque dans l’Huma les primaires du PS comme une des possibilités qui se présente à nous.

La délégation pour le congrès national a été élue avant le vote même du texte, c’est-à-dire sur aucune base concrète. De plus, la désignation de cette délégation a été totalement opaque, puisque c’est une commission nommée par la direction fédérale qui s’en est chargée. Et un certain nombre de délégués, sur cette liste, n’étaient même pas présents à la conférence fédérale. Nous n’avons pas été consultés, et n’avons pu nous y proposer... Effectivement, il y a pas mal de trucs à changer, sinon faire des congrès ne sert à rien, vu que tout est ficelé d’avance.

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