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En mars dernier, 75 personnes ont été victimes d’intoxications alimentaires graves après avoir consommé des pizzas surgelées de la marque Buitoni, propriété du groupe Nestlé. Deux jeunes enfants en sont morts. Tous ont été infectés par la bactérie E.Coli, qui était présente dans les pizzas.

Le témoignage d’un ancien salarié de l’usine de Caudry, lieu de production des pizzas contaminées, a permis de révéler les conditions sanitaires épouvantables qui règnent dans l’usine : nourriture qui jonche le sol, aliments entreposés dans des bacs ouverts à l’air libre, vers de farine sur les tapis de la chaine de production, champignons sur les murs, etc.

Pendant près de dix-huit mois, l’ancien employé de l’usine n’a eu de cesse d’alerter la direction. En vain. Pour les dirigeants de Nestlé, seuls les profits comptent. Dans ce domaine, la multinationale suisse est beaucoup plus performante qu’en matière de normes sanitaires. En 2021, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 84,2 milliards d’euros, et un profit net de 16,4 milliards d’euros.

Le scandale des pizzas Buitoni n’est pas un cas isolé ou rarissime. Début avril, suite à une contamination à la salmonellose, l’agence de sécurité alimentaire belge annonçait le rappel de tous les chocolats Kinder produits par l’usine d’Arlon, ainsi que la mise en arrêt de sa chaine de production. De même, en 2021, en France, la DGCCRF [1] ordonnait le rappel de milliers de produits exposés à un pesticide toxique.

On pourrait donner bien d’autres exemples de scandales ayant éclaboussé l’industrie agro-alimentaire. Ils illustrent l’incurie de la gestion capitaliste dans ce domaine. Si les travailleurs de ce secteur en contrôlaient la production, ils auraient à cœur de faire respecter les protocoles sanitaires, tout en améliorant leurs propres conditions de travail.


[1] Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

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