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Les élections régionales des 14 et 21 mars prochains se tiendront dans un contexte de tension croissante entre les classes. Ces derniers mois, la courbe des grèves et des conflits sociaux est repartie à la hausse. La grève des travailleurs de Total, en particulier, a contribué à modifier l’ambiance, dans le mouvement ouvrier. En 24 heures, les grévistes ont jeté le gouvernement sur la défensive, l’obligeant à courber publiquement l’échine devant la CGT Total. Excellente leçon, pour tous les salariés du pays !

Cette montée des luttes pourrait bien aggraver la défaite annoncée de l’UMP, aux élections régionales. Lorsque les salariés commencent à relever la tête, ce n’est jamais très bon, pour les candidats de droite. Il faut leur infliger la plus lourde défaite possible. Si elle remporte des régions, la droite y mènera la même politique réactionnaire qu’au plan national. Elle poursuivra le démantèlement des services publics et mettra le budget des régions à la disposition du patronat. Elle ne lèvera pas le petit doigt pour enrayer le développement de la misère, du chômage et des injustices. Elle les aggravera, au contraire.

Au premier tour, La Riposte appelle tous ses lecteurs et sympathisants à se mobiliser autour des listes soutenues par le PCF – c’est-à-dire, dans la plupart des cas, autour des listes du Front de Gauche. Au deuxième tour, il faudra barrer la route à la droite et au Front National. Mais encore faut-il que la droite – en l’occurrence, le MoDem – ne se glisse pas dans des listes de gauche, entre les deux tours. Malgré la contre-performance annoncée des listes du MoDem, dont nous nous réjouissons, des responsables socialistes seront sans doute tentés de fusionner avec la formation de François Bayrou, entre les deux tours. En Poitou-Charentes, Ségolène Royal et ses colistiers se sont alliés avec le MoDem dès le premier tour. Cette alliance scandaleuse avec un parti de droite ne peut que jeter la confusion et démobiliser l’électorat de gauche. Les militants communistes et socialistes doivent exercer la pression la plus ferme pour tenir le MoDem à l’écart des listes de gauche, au deuxième tour. Si des candidats socialistes décident de s’allier avec le MoDem ou quelqu’autres personnalités de droite, le PCF doit renoncer à fusionner avec ces listes.

L’UMP à la manœuvre

Pour conjurer le spectre de la défaite, l’UMP et le gouvernement ont eu recours à toutes sortes de manœuvres petites et grandes, vicieuses et misérables. Comme à la veille de chaque élection, les médias ont été mobilisés au quotidien pour nous parler, non du chômage, de la précarité, des bas salaires et des logements insalubres – mais de la délinquance et des trafics de drogue. Le « débat » sur l’identité nationale avait le même objectif : diviser les travailleurs et détourner leur attention des véritables causes de la débâcle économique et sociale.

Dans le Val d’Oise, des élus UMP n’ont pas hésité à diffuser, dans des tracts, le casier judiciaire d’un candidat socialiste. Cependant, la palme du cynisme revient à Mme Penchard, ministre de l’Outre-mer et candidate UMP en Guadeloupe, qui a suggéré qu’elle ferait tout son possible pour qu’une enveloppe de 500 millions d’euros soit prioritairement réservée à la Guadeloupe – au détriment de la Guyane, de la Martinique et de la Réunion. Ce faisant, Mme Penchard inaugurait un style de clientélisme assez original : en plein meeting électoral. Pourquoi se gêner ? Elle s’est contentée de nous montrer ce qui se passe tous les jours, dans le pays, à l’abri des regards. Car le clientélisme est un fléau généralisé. Et qui n’existe pas qu’à droite. Georges Frêche en était un spécialiste notoire bien avant d’être exclu du Parti Socialiste. Ce n’est pas son seul défaut. Cet individu méprisable n’a rien à voir avec le mouvement ouvrier. Il incarne tout ce qui ne peut plus durer, à gauche. Il faut qu’il soit battu par une autre liste de gauche, au deuxième tour.

Mobilisons-nous, donc, pour infliger à l’UMP, au MoDem et au Front National la défaite la plus cinglante possible. Cela renforcera le moral des salariés en lutte contre le gouvernement et le patronat. Dans notre combat contre le système capitaliste et ses représentants, chaque victoire compte.

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