Chers lecteurs,
Trois dirigeants de la campagne internationale « Pas touche au Venezuela ! » ont participé au second Rassemblement Mondial de solidarité avec la Révolution bolivarienne, qui s’est tenu à Caracas du 13 au 15 avril dernier. Cette campagne, lancée par le site In Defense of Marxim , et que La Riposteanime en France, réclame la fin de l’intervention américaine dans les affaires internes du Venezuela. Alan Woods, directeur d’In Defense of Marxim, Manzoor Ahmed, député marxiste de l’Assemblée nationale pakistanaise, et Miriam Municio, secrétaire générale du Syndicat des Etudiants espagnol, ont tenu à Caracas et ailleurs toute une série de réunions publiques dans lesquelles ils ont parlé de notre campagne internationale. Ils ont également défendu la nécessité de pousser le processus révolutionnaire jusqu’au socialisme. Face à la réaction, qui s’organise et prépare une autre offensive, ils ont expliqué que la victoire de la révolution ne serait assurée qu’avec la nationalisation, sous le contrôle démocratique des travailleurs, des principales entreprises du pays, dont les dirigeants actuels organisent le sabotage en vue de renverser Chavez.
Alan Woods et Manzoor Ahmed ont été personnellement reçus par Hugo Chavez, qui les a chaleureusement remerciés pour leur travail de soutien à la révolution bolivarienne. Parmi les signataires de la pétition « Pas touche au Venezuela ! », on trouve un grand nombre de responsables syndicaux, communistes et socialistes à travers le monde, ainsi qu’une quarantaine de députés de l’Assemblée nationale pakistanaise. Ce fait n’a pas échappé à Chavez, qui a bien perçu l’importance de telles signatures, et affirme son soutien à notre campagne. A deux reprises, dont une fois en présence de Woods, Manzoor et Municio, Chavez a consacré une bonne partie de son émission TV hebdomadaire, Alo Presidente, à notre campagne internationale. Ainsi, des millions de téléspectateurs vénézuéliens en ont pris connaissance.
La classe ouvrière internationale et ses organisations sont les meilleures alliées de la révolution bolivarienne. Or, partout dans le monde, les médias et gouvernements capitalistes ont élevé un mur de silence entre le Venezuela et le mouvement ouvrier. Ils n’ont parlé de ce pays qu’aux points culminants des trois principales tentatives de renverser le gouvernement d’Hugo Chavez. A chaque fois, ils ont repris tels quels les « arguments » de l’opposition - depuis reconnus par une partie de celle-ci comme des mensonges notoires. Sur la révolution elle-même, ils observent le plus strict silence - si ce n’est pour reprendre les déclarations grotesques de l’opposition vénézuelienne. Celle-ci, du haut de ses nombreux journaux et chaînes de TV privés, accuse par exemple Chavez, deux fois élu à une large majorité, d’être un horrible dictateur !
Il faut briser ce mur de silence. Nous devons porter à la connaissance du plus grand nombre ce qui se passe au Venezuela et tenter d’organiser les plus larges manifestations possibles de solidarité avec cette révolution. D’une part, chacune de ces manifestations aura un impact sur le moral des acteurs de la révolution vénézuélienne, en même temps qu’elle exercera une pression sur l’opposition vénézuélienne et l’impérialisme américain. D’autre part, la révolution bolivarienne doit être considérée comme une source d’enseignements précieuse sur la stratégie et le programme que le mouvement ouvrier doit adopter, partout dans le monde, pour en finir avec les ravages du capitalisme.
Notre campagne est active dans une trentaine de pays, et travaille à élargir encore son assise internationale. De nombreuses activités sont organisées : rassemblements devant les ambassades vénézuéliennes, collectes de signatures, réunions publiques, etc. En Italie, par exemple, Jorge Martin, correspondant du journal marxiste vénézuélien El Militante , fait actuellement une tournée de 17 réunions publiques dans différentes villes du pays. Celles qui se sont tenues jusqu’à présent ont attiré de très nombreux travailleurs, syndicalistes et militants de gauche. Elles ont une nouvelle fois révélé l’enthousiasme que suscite la révolution bolivarienne parmi les jeunes et travailleurs.
Partout, il faut porter la question vénézuelienne au sein des partis de gauche et du mouvement syndical, qui devraient publiquement déclarer leur solidarité avec cette révolution et dénoncer l’ingérence américaine. La Ripostea déjà organisé six réunions publiques sur le Venezuela, et compte bien en organiser d’autres, sans doute à Paris et Toulouse. Tous ceux qui souhaitent nous aider dans ce travail peuvent nous écrire à
Il y a urgence. L’opposition vénézuelienne et leurs maîtres à Washington ont tenté, à trois reprises, de renverser le gouvernement d’Hugo Chavez. Chaque fois, ils se sont heurtés à l’intervention révolutionnaire des masses. La réaction en est sortie divisée et affaiblie. Mais elle n’a pas jeté l’éponge, et se prépare à organiser une nouvelle offensive contre la révolution. L’oligarchie contrôle toujours des points clés de l’économie et compte de nombreux appuis au sein de l’appareil d’Etat. Bush a dit qu’il ne serait pas tranquille tant que Chavez serait au pouvoir. Récemment, un général américain a publiquement déclaré que le Venezuela représente une menace pour les Etats-Unis. Ce sont là des signes qui ne trompent pas : le renversement d’Hugo Chavez est toujours au programme de l’administration américaine.
Le danger le plus immédiat vient de la Colombie, dont le gouvernement est aux ordres de la Maison Blanche. Sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, l’administration américaine fournit de grandes quantités d’armes, d’argent et de « conseillers militaires » au gouvernement colombien. La guérilla colombienne n’est pas la seule visée. L’impérialisme américain considère l’ensemble de l’Amérique latine comme sa chasse gardée, et la Colombie comme une base d’opération dans toute la région.
Juste avant d’être chassé du pouvoir, Aznar a livré une quarantaine de tanks à la Colombie. Dans la mesure où les tanks ne sont d’aucune utilité dans des opérations contre la guérilla, il est clair qu’ils sont destinés à une agression militaire contre un Etat voisin. Le Venezuela est cet Etat. L’objectif des Etats-Unis est d’organiser une provocation à la frontière des deux pays, dans le but de justifier une intervention militaire. Dores et déjà, il existe des preuves que des troupes paramilitaires colombiennes sont actives sur le sol vénézuelien. Il ne fait également pas de doute qu’une tentative d’assassinat contre le président Hugo Chavez est à l’ordre du jour.
Nous n’avons pas de temps à perdre ! Le développement d’une vaste campagne de solidarité internationale avec la révolution bolivarienne est une urgence impérieuse. Le mouvement ouvrier international peut faire obstacle aux projets réactionnaires de l’administration américaine. Encore une fois, il faut commencer par briser la chape de silence dont les grands médias capitalistes ont recouvert la révolution bolivarienne. C’est pourquoi nous vous demandons de faire circuler le plus largement le texte de notre campagne « Pas touche au Venezuela ! » , et de mettre la question du Venezuela à l’ordre du jour de vos activités syndicales ou politiques. Merci de nous tenir informés de toute initiative allant dans ce sens, dont nous nous ferons l’écho.