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Le 18 mars dernier, la CGT et la FCPE [1] des Bouches-du-Rhône animaient un débat sur les conditions d’accueil des élèves dans les écoles publiques de Marseille. Sur la trentaine de participants, on comptait des parents d’élèves, des professionnels de la petite enfance (agents municipaux, enseignants et soignants) et quelques élus locaux.

Selon les estimations du gouvernement lui-même, 174 écoles – sur les 472 de la ville – sont dans un état de délabrement tel que l’apprentissage y est devenu extrêmement difficile. Les classes sont souvent surchargées, avec autour de 30 enfants pour un enseignant.

Pendant la pause de midi, la norme d’encadrement est d’un adulte pour 10 enfants en maternelle, et d’un adulte pour 25 enfants en primaire. A Marseille, on est plus proche d’un adulte pour 30 enfants en maternelle, et d’un adulte pour 60 enfants en primaire ! Des « petits » sont privés de dortoir, faute de place. Quant au temps périscolaire, il est insuffisant et difficile d’accès, faute d’effectifs.

Dans ces conditions, aller changer un enfant qui s’est souillé – ou s’occuper d’un enfant qui a de la fièvre – ne peut se réaliser qu’au détriment de la surveillance et de l’accompagnement des autres enfants. Plusieurs fois par jour, les ATSEM (agents municipaux) sont soumis à ce type de choix : le bien-être d’un enfant ou la sécurité de tous ?

Promesses non tenues

Dans son programme électoral, le maire de Marseille (PS), Benoît Payan, avait promis un « plan d’urgence pour l’école publique ». Il proposait, entre autres, d’augmenter le financement des infrastructures scolaires et de recruter des ATSEM en nombre suffisant. Mais depuis son élection, il y a deux ans, rien n’a été mis en œuvre. De même, il n’y a aucune trace des 1,2 milliard d’euros promis par Macron aux écoles à l’occasion de son passage à Marseille, en septembre dernier.

Les enfants captent très bien l’état psychique, émotionnel ou physique des adultes. Les petits souffrent de la dégradation des conditions de vie et de travail des grands, à l’école et en général. La gestion catastrophique de la pandémie a majoré l’anxiété et les signes dépressifs, dès le plus jeune âge. Pour assurer une gestion cohérente et rationnelle dans ce domaine, il faudrait tripler – voire quadrupler – les effectifs des équipes de santé des écoles.

L’école devrait être un environnement sécurisant, répondant aux besoins de l’enfant et lui permettant de développer pleinement ses capacités. Pour qu’il en soit ainsi, il faudra en finir avec les politiques d’austérité.


[1] Fédération des conseils de parents d’élèves.

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