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Cet article a été écrit fin août. Depuis, le 13 septembre, le gouvernement a annoncé la baisse des APL (jusqu'à 60 euros) pour les locataires du parc HLM.


Sous le gouvernement Hollande, les étudiants et la jeunesse avaient été attaqués. D’abord par la loi Travail qui contribue à précariser l’emploi des jeunes (notamment par la réduction des primes pour le travail en soirée et le dimanche). Ensuite avec un ensemble de mesures, comme l’accélération des processus de fusion des universités ou la sélection en master. Le « jeune » président Macron entend bien continuer sur la même voie que son prédécesseur : lycéens et étudiants ne seront pas épargnés !

Sans facs, faute de place

Le gouvernement Macron bat déjà un record : celui du nombre d’étudiants qui n’ont pas encore trouvé d’université. Deux mois avant la rentrée universitaire, ils étaient toujours 47 000 bacheliers à n’avoir aucune affectation : ils ne savaient ni dans quelle filière ni dans quelle université ils seront cette année. Si la ministre de l’Enseignement supérieur se veut rassurante, les réponses apportées sont en trompe-l’œil : une grande partie des étudiants se retrouvent dans des filières où ils n’ont pas souhaité étudier, ou dans des universités éloignées de chez eux.

Budget resserré pour l’éducation

La situation ne devrait pas s’améliorer : le gouvernement prévoit 331 millions d’euros de coupes dans les caisses des universités, ce qui correspond environ à la rémunération annuelle de 5 500 chercheurs. Même les présidents d’université – d’habitude si modérés – s’inquiètent pour la rentrée : « Nous sommes extrêmement inquiets », réagit Gilles Roussel, président de la conférence des présidents d’université, « Etant donné la pression démographique, les conditions d’étude ne peuvent que se dégrader ».

Le gouvernement joue avec le feu, car la dégradation des conditions d’étude pourrait être suivie de luttes. Le SGEN-CFDT menace d’appeler à la grève – et le SNES appelle les enseignants à se mobiliser dès septembre. Ils pourraient bien être rejoints par les étudiants.

Moins de contrats aidés

Le gouvernement veut également réduire drastiquement le nombre de contrats aidés. On passerait de 459 000 contrats signés, l’an dernier, à 310 000 cette année. Alors qu’un peu plus d’un million de personnes en bénéficiaient en 2016, un grand nombre de jeunes vont se retrouver sans emploi. Or ces contrats sont précisément destinés aux jeunes qui ont le plus de difficulté à trouver un emploi ! Macron fait le contraire de ce qui est nécessaire, à savoir la titularisation de ces emplois, qui par nature sont précaires et mal payés.

Baisse des APL... et de l’ISF

L’APL, cette aide au logement destinée aux étudiants et à tous ceux qui ont des revenus modestes, va être réduite de cinq euros. Encore une mesure qui frappe en priorité les plus pauvres. Dans le même temps, le gouvernement souhaite baisser l’ISF, l’impôt de « solidarité » sur la fortune, que payent les ménages les plus riches du pays (quand ils n’y échappent pas moyennant différentes magouilles...).

Les syndicats étudiants et les organisations d’aide au logement ont unanimement dénoncé la baisse des APL, que Macron s’était bien gardé d’annoncer dans son programme présidentiel. Rappelons que les expulsions locatives étaient au nombre de 15 520 en 2016, contre 14 600 en 2015. Mais pour les députés de Macron, il n’y a pas de quoi polémiquer : « si à 18, 19, 20, 24 ans, vous commencez à pleurer pour cinq euros... Qu’est-ce que vous allez faire de votre vie ? », a déclaré Claire O’Petit, députée LREM. On va lutter contre votre gouvernement, pour commencer !

La baisse des APL annonce d’autres attaques plus graves contre la jeunesse. Et elle montre bien l’orientation de la politique de Macron : faire les poches des plus pauvres – pour remplir celles des plus riches.

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