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Non à la fermeture de PSA Aulnay

En juin 2011, la CGT rendait publique une note confidentielle prouvant que la direction de PSA Peugeot Citroën veut réduire les effectifs du groupe en fermant l’usine d’Aulnay (3 300 postes). Les usines de Sevelnord (3 000 postes) et de Madrid (2 500 postes) sont également dans le collimateur. En y ajoutant la sous-traitance et les activités dépendantes, on peut estimer à 20 000 le nombre total d’emplois voués à être détruits.

Les « observateurs » économiques ne cessent de se lamenter sur la contraction du marché automobile européen. La « surcapacité » de l’industrie avoisine les 20 %. La direction de PSA déclarait en octobre : « la réduction des capacités est absolument inévitable ». Aujourd’hui, qui peut encore douter de son intention de fermer l’usine d’Aulnay – entre autres – d’ici 2014 ? Pas la bourse en tout cas. Avec, de plus, l’annonce d’une alliance PSA/General Motors, on assiste à un envol spectaculaire du cours de l’action PSA.

Face à la crise actuelle, le groupe PSA, comme tous les grands groupes capitalistes, ne peut envisager une perte de profit de ses actionnaires. Et les milliards de trésorerie produits par le travail des salariés ne suffisent pas, ni les prêts publics à taux réduit, le crédit impôt recherche, les dégrèvements fiscaux, les allègements de cotisations sociales, la prime à la casse, etc. Le vrai moyen de sauvegarder les profits, voire de les faire rebondir, c’est de jouer sur la variable classique d’ajustement. Leur problème sera résolu en augmentant une charge de travail toujours plus flexible pour un nombre de travailleurs toujours plus réduit.

C’est ainsi qu’en transférant toute la production sur les usines de Poissy et de Mulhouse et en y imposant le travail de nuit ou de week-end, le site d’Aulnay peut fermer en janvier 2014.

Désamorcer la crise et obtenir les bonnes grâces de certains syndicats, c’est le jeu habituel des directions d’entreprises. Elles entretiennent sciemment le doute sur l’avenir et font croire que tout repose sur la négociation. Mais comme leur responsable CGT Jean-Pierre Mercier, la majorité des 3 300 salariés d’Aulnay sont convaincus que la direction de PSA veut fermer l’usine. Et ils ont bien l’intention de livrer bataille pour que cela n’arrive pas.

Lors de la manifestation du 18 février, 2 000 personnes étaient dans la rue à Aulnay. Les salariés de PSA, nombreux, avec les syndicats. La CGT 93 et ses Unions Locales avaient largement mobilisé. Des délégations CGT des usines du groupe (Sochaux, St-Ouen, Poissy, Rennes, Melun) et des usines Renault Flins et Cléon étaient également présentes. La manifestation était très combative avec des mots d’ordre contre la fermeture, bien sûr, et d’autres soulignant les énormes bénéfices de l’usine : 600 millions d’euros en 2011. Mais au-delà des mots d’ordre, les propos qui fusent en vrac dans les cortèges sont autant de témoignages : « on est certains qu’Aulnay va fermer », « on n’attendra pas les élections », « on veut la justice », « ils se moquent de nous, si la manif ne suffit pas, il faudra bien trouver autre chose », « il faudrait arrêter la production ». On est loin de la résignation. Les nouvelles actions prévues pourront s’appuyer sur le succès de cette première mobilisation.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que les travailleurs de PSA s’opposent aux attaques répétées contre leurs salaires, leurs conditions de travail, leurs emplois et, donc, leurs conditions de vie. Mais le projet de fermeture les mène à la conclusion que les luttes séparées, au coup par coup, ne sont pas suffisantes. L’exemple des autres conflits ne peut que nous rafraîchir la mémoire. L’implication des militants les plus résolus des autres sites et la volonté de la CGT de préparer et coordonner le combat sont des éléments essentiels pour mettre la direction en échec. Une lutte qui se mènerait usine par usine conduirait à la défaite séparée des unes après les autres.

La manifestation du 18 février a permis d’exprimer la détermination des travailleurs d’Aulnay et de tous les camarades qui veulent se battre à leur côté. L’étape suivante, c’est la grève. Aucune « table ronde » ne dissuadera les grands actionnaires. Le seul moyen de faire reculer la direction de PSA, c’est de lui infliger des pertes en paralysant la production de plusieurs sites. Aucun emploi ne doit être supprimé. Ce n’est pas aux salariés de faire les frais de la crise du marché automobile. Si elle entraîne une baisse de la charge de travail, il faut réduire la semaine de travail de tous les salariés, sans perte de salaire.

Il faut aussi passer à l’offensive. Si, pour défendre leurs marges de profits, les grands actionnaires de PSA sont prêts à sacrifier 20 000 emplois, il faut leur enlever le contrôle de l’entreprise, c’est-à-dire les exproprier. La CGT devrait inscrire sur sa bannière la nationalisation de PSA sous le contrôle des salariés et de leurs représentants élus. Il faut une grande campagne pour défendre cette revendication dans toutes les usines du groupe.

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