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Depuis plusieurs années, les retraités du public et du privé constatent que leur situation ne cesse de se dégrader. Après des années de travail, la retraite n’est pas un privilège ou une prestation sociale : elle est un droit. Les retraités doivent avoir les moyens de vivre dignement jusqu’à la fin de leur vie, d’autant qu’ils jouent un rôle important dans la société.

Il est inacceptable que 10 % des retraités vivent sous le seuil de pauvreté, et que 7 % des 60 à 69 ans aient occupé un emploi en 2012, chiffre qui avait doublé depuis 2006. La moitié des retraités qui travaillent y sont contraints par le montant insuffisant de leur pension.

Le pouvoir d’achat des retraités baisse depuis des années du fait de l’augmentation constante des dépenses contraintes et des multiples mesures fiscales : CASA (Caisse Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie), disparition de la demi-part parent isolé, fiscalisation de la majoration pour 3 enfants, augmentation de la TVA, modification de l’assiette de la CSG...

Il n’y a eu aucune revalorisation des pensions depuis le 1er avril 2013. Mais cela ne résout en rien les difficultés financières des régimes de retraite : ce sont les politiques d’austérité et le chômage qui mettent ce système en difficulté. Les gouvernements qui mènent ces politiques au service du patronat et du capitalisme en sont directement responsables. Dans un pays où le chômage explose, où la précarité de l’emploi réduit la rémunération de millions de salariés, il rentre logiquement moins d’argent dans les caisses de retraite.

Double peine pour les femmes

Dans ce contexte, avec une carrière caractérisée par plus de précarité et des salaires inférieurs, les femmes retraitées sont particulièrement frappées. Alors que l’écart des salaires entre hommes et femmes est de 27 %, la différence des retraites atteint 53 %. Les 2/3 des retraités pauvres sont des femmes. 1/3 des pensions des femmes retraitées sont inférieures à 700 euros par mois et la moitié des retraitées gagnent moins de 1000 euros par mois.

Jusqu’en 1993, il fallait cotiser 150 trimestres pour avoir droit à une pension complète au moment de prendre sa retraite, à partir de 60 ans. Mais de contre-réforme en contre-réforme, on est arrivé à 173 trimestres pour les personnes nées en 1973. De telles durées de cotisation ont des conséquences plus néfastes pour les femmes que pour les hommes, en raison notamment des interruptions de carrière pour la naissance et l’éducation des enfants, car le retour à l’emploi est de plus en plus difficile et le taux de chômage ne cesse de s’accroitre.

Après des années de travail, les retraités aspirent à vivre dignement et doivent pouvoir préserver leur santé. Or,les reports successifs (2016) de la mise en œuvre de la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement sont inacceptables. Les besoins des personnes en perte d’autonomie ne cessent de croître et les budgets ne suivent pas. L’accès aux soins devient de plus en plus difficile du fait du manque de médecins, des dépassements d’honoraires, du désengagement de la Sécurité sociale, provoquant l’augmentation du prix des complémentaires santés.

Paris : « économies » sur le dos des retraités

Dans ce contexte, comment ne pas être choqué par une décision du Conseil de Paris, en décembre dernier, qui a augmenté le coût du transport de 30 % à 850 % pour les retraités parisiens de plus de 65 ans ? Cette décision, votée par les élus PS et du groupe PCF-Front de Gauche, fera passer le coût du Pass Navigo de 40 à 120 euros pour ceux qui paient moins de 380 euros d’impôts ; à 200 euros pour ceux payant entre 380 et 992 euros d’impôts ; à 360 euros pour ceux payant entre 992 et 1600 euros d’impôts ; et enfin à 380 euros pour ceux payant entre 1600 et 2028 euros d’impôts. Cela en vue de réaliser 15 millions d’euros d’économies sur le dos des retraités – dans la discrétion la plus totale !

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