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DSK

Deux mois après son déclenchement, l’affaire DSK continue d’occuper une place centrale dans les médias capitalistes. Chaque jour apporte son lot de « scoops » plus ou moins anodins, sur fond d’images qui tournent en boucle. Par exemple, on nous a raconté dans le détail chaque étape de la plainte déposée par Mlle Banon : son avocat a l’intention de déposer plainte ; il va envoyer la plainte par courrier demain ; le courrier est parti ; il est arrivé au parquet de Paris ; il est étudié à l’heure qu’il est... A chaque fois, on a droit à une dépêche d’agence et à des heures de commentaires sur les télés et radios. On s’étonne que le facteur ayant transmis le courrier n’ait pas été interviewé. Dans le même temps, les correspondants à New York nous donnent heure par heure tous les « développements » de l’affaire outre-atlantique. A cela s’ajoute la situation créée au sein du PS, qui nous vaut des dizaines de commentaires et de déclarations.

Nous faisons face à une instrumentalisation flagrante de cette affaire, à des fins politiques. Pour la droite et le gouvernement, c’est une aubaine. Cela permet de ne pas parler des sujets qui fâchent : de la crise, du chômage qui augmente, d’une nouvelle attaque contre le droit à la retraite, de la politique de rigueur menée à l’échelle européenne, de la révolte du peuple grec, de la guerre en Libye, etc. Les médias cherchent à fasciner le public avec tous les détails plus ou moins sordides de l’affaire, suivant l’exemple des mauvaises séries télévisées.

Avant cette affaire, DSK incarnait mieux que quiconque la dérive pro-capitaliste des sommets du PS. Il défend de longue date des idées et une politique réactionnaires qui n’ont rien à voir avec le socialisme. Sa nomination à la tête du FMI prouve que les impérialistes lui faisaient entièrement confiance. Il ne les a pas déçus. Arrivé à la tête de cette institution à la veille de la crise économique de 2008, il y a préconisé l’application de politiques de rigueur drastiques en Europe et ailleurs. Il était l’un des architectes de la régression brutale qui frappe les peuples grecs, portugais, irlandais, etc. Il était « un agent de la classe dirigeante au sein du mouvement ouvrier », selon la formule de Lénine.

DSK était donc le candidat idéal de la classe capitaliste française, dans l’hypothèse d’une victoire du PS en 2012. Une section de la classe dirigeante y voyait même une bonne alternative à Nicolas Sarkozy, dont l’autorité s’est effondrée. Mais François Hollande et Martine Aubry affirment qu’ils ont les mêmes idées et le même programme que DSK. Cela souligne la faillite de la direction du PS dans son ensemble, qui ne propose pas d’alternative au système capitaliste. En conséquence, elle se prépare à mener une politique semblable à celles de Zapatero et Papandreou, si elle remporte les élections de 2012. Tel est le problème majeur auquel sont confrontés tous ceux qui veulent chasser la droite du pouvoir. De ce point de vue, la disqualification de DSK, dans la course au pouvoir, ne change pas grand chose. Quel que soit le résultat des élections de 2012, le mouvement ouvrier devra mener de grandes luttes pour défendre ses droits et ses acquis sociaux. Et le PCF devra jouer un rôle décisif pour mobiliser la jeunesse et les travailleurs autour d’un programme de rupture avec le système capitaliste.

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