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L es élections municipales du 24 mai prochain, en Espagne, seront observées de très près par les classes dirigeantes de toute l’Europe. Elles prépareront le terrain des élections législatives et des communautés autonomes de novembre (sauf pour la Galice, l’Andalousie, le Pays Basque et la Catalogne, où elles ont eu lieu en 2012). Trois partis se disputeront la première place : le PSOE (« socialistes »), le PP (droite) et Podemos. Selon les sondages actuels, le score de chacun des trois partis oscille entre 22 et 30 %.

La plateforme « Ganemos » a été créée à l’initiative de plusieurs groupes de gauche à Barcelone et se veut un front unique de la gauche. Podemos, Izquierda Unida (IU) et les autres forces de gauche décideront, dans chaque ville, de leur participation – ou non – à cette plateforme. Il faut espérer que la lutte pour des postes – tant du côté d’IU que de Podemos – entamera le moins possible ce front, qui pourrait arriver devant le PSOE dans plusieurs grandes villes (Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Saragosse, Vigo). Reconnaissant le droit à l’autodétermination, Podemos a aussi de grandes chances de faire de très bons scores au Pays Basque (25 % dans les sondages) et surtout en Catalogne.

Ce qui est certain, c’est que ces élections seront marquées par une sévère défaite de la droite, en nombre de voix. Cependant, quelle sera la position du PSOE dans les cas où ni Ganemos-Podemos, ni le PP n’obtiennent la majorité absolue ? Le PSOE n’a eu de cesse d’attaquer Ganemos-Podemos, ces derniers mois. Ses dirigeants droitiers seront tentés de faire alliance avec le PP et d’autres forces de droite – contre Ganemos-Podemos.

Des majorités PSOE-PP, au niveau des municipalités ou des communautés autonomes, poursuivraient les politiques d’austérité drastiques dont le peuple espagnol souffre depuis des années. Cela accélérerait le déclin du PSOE.

Si Podemos fait de bons scores aux municipales puis, en novembre, remporte les élections législatives et arrive au pouvoir, il subira la pression implacable des classes dominantes espagnole et européenne. A l’instar de Syriza en Grèce, il n’aura que deux options : continuer les politiques d’austérité – ou avancer vers une politique socialiste d’expropriation du grand capital, pour mettre en place les réformes de son programme.


Quelques chiffres

La fortune des 100 Espagnols les plus riches du pays a augmenté de 9,4 % en un an et représente 15,6 % du PIB. Les 20 Espagnols les plus riches ont les mêmes revenus que les 14 millions les plus pauvres.

L’Espagne est le deuxième pays le plus inégalitaire en Europe, après la Lituanie. Il est également deuxième en termes d’inégalités infantiles.

34 % des travailleurs gagnent moins que le salaire minimum (645 euros), du fait de la prolifération des contrats précaires, et notamment des temps partiels.

Depuis 2008, le pouvoir d’achat a baissé de 17 %. Il y 5,5 millions de chômeurs et 750 000 familles sans revenus.

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