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En juillet 2018, les étudiants et le personnel de l’Université Paul Valéry, à Montpellier, ont pris connaissance du projet Nexus, réponse de l’université à un « appel à projets » du gouvernement – et pour lequel elle recevra 7 millions d’euros sur 10 ans.

Le projet Nexus a comme objectif officiel de faire « évoluer les formations » et de « faciliter la réussite » des étudiants. Avec Nexus, tous les cours pourront être suivis soit en présentiel, soit à distance. Mais ce « choix » n’est qu’un leurre : si l’université offre une option dématérialisée pour la plupart de ses enseignements, rien ne l’empêchera de supprimer purement et simplement la tenue en présentiel de ces mêmes cours. Quelle aubaine : il n’y aurait plus besoin d’embaucher du personnel enseignant – ou de financer la construction et l’entretien de locaux. Le patronat, déjà bien installé dans les conseils d’administration des universités, se frotte les mains.

Ce projet pourrait apparaître comme la dernière lubie de la direction d’une seule université. Mais en réalité, il fait partie d’une attaque générale contre l’enseignement supérieur. Les syndicats Solidaires Etudiants et Sud Education, qui se mobilisent localement contre ce projet, rappellent son lien avec les lois de ces dernières années, qui visaient à réformer l’enseignement supérieur, et notamment la loi LRU de 2007, « qui confie la gestion de leur budget aux Universités ; c’est-à-dire que comme le feraient des chefs d’entreprise, les Présidents des Universités gèrent leur masse salariale et leur patrimoine immobilier ». En d’autres termes, les universités – délaissées par l’Etat – sont sommées de faire toutes sortes d’économies.

Le projet Nexus s’inscrit également dans la continuité de la loi ORE de 2018, avec l’individualisation des formations – c’est-à-dire leur éclatement – et la mise en place d’une université à deux vitesses, qui renforce l’inégalité entre les détenteurs d’un même diplôme (selon la réputation de l’université qui l’a délivré).

Il n’y a pas qu’à l’université que l’on peut observer les ravages de la numérisation. Partout, cela débouche sur des suppressions de postes. Les capitalistes utilisent systématiquement les nouvelles technologies pour nous imposer l’austérité – et, ainsi, accroître leurs profits.

Les politiques d’austérité du gouvernement ne peuvent que renforcer la précarité étudiante, qui atteint déjà des niveaux dramatiques. La jeunesse a donc toute sa place dans le mouvement actuel contre la politique réactionnaire du gouvernement Macron.

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