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Nous venons vient de publier, sur notre site, un document sur les perspectives économiques, politiques et sociales pour la France, qui sera discuté et amendé par les militants de La Riposte, à l’occasion de leur congrès national, les 1er et 2 mars 2008. Etant donné la longueur de ce document, nous n’en publions ci-dessous qu’un extrait, précédé du sommaire. Voir l’intégralité du texte.

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Sommaire :

1- L’arrière-plan économique mondial
2- L’Europe
3- La position mondiale de la France
4- L’économie française
5- La droite au pouvoir
6- Le « populisme » de Sarkozy
7- Eléments de bonapartisme parlementaire
8- Les syndicats
9- Le Parti Socialiste
10- Le PCF
11- Le socialisme

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Extrait du document :

L’intensification de la division internationale du travail est telle que la pression du marché mondial a une influence prépondérante – et, en dernière analyse, décisive – sur l’évolution interne de tous les pays, ainsi que sur les relations qui s’établissent entre eux à l’échelle mondiale. La position réelle du capitalisme français et les perspectives qui en découlent ne peuvent être déterminées qu’en tenant compte du contexte international. Ici, nous nous bornerons à souligner les aspects du contexte mondial qui influent le plus directement sur les perspectives pour la France.

La croissance économique relativement soutenue qu’ont connue les Etats-Unis, ces dernières années, s’est essoufflée. Cette croissance était qualitativement différente de la période des « trente glorieuses ». Elle s’est réalisée sur la base d’une intensification du taux d’exploitation des travailleurs, au détriment des conditions de vie de la vaste majorité de la population. Entre 1998 et 2007, la productivité des travailleurs américains a augmenté de plus de 30%. La demande intérieure n’a été maintenue que par l’endettement massif des ménages, notamment par le biais d’emprunts à taux variable, dont les subprimes. La spirale haussière des valeurs immobilières a massivement alourdi cet endettement. Mais comme nous l’avions expliqué à l’époque, il était inévitable que cette bulle spéculative éclate. Avec la saturation du marché de l’immobilier, qui est intervenue en 2007, un million de familles américaines surendettées ont été éjectées de leurs foyers.

A l’endettement des ménages américains s’ajoute celui des entreprises et de l’Etat. La dette publique américaine s’élève désormais à quelques 8 800 milliards de dollars, soit 67 % du PIB. Les guerres en Irak et en Afghanistan – que les Etats-Unis sont en train de perdre – rajoutent plus d’un milliard de dollars par semaine aux dépenses publiques américaines. Cette dette, conjuguée avec l’énorme déficit du commerce extérieur (800 milliards de dollars, en 2007), mine le dollar, qui a perdu 20% de sa valeur contre l’euro au cours des derniers mois de 2007. La baisse du dollar donne un avantage considérable aux exportations américaines au détriment des pays européens. Mais elle ne suffira pas pour résorber le déficit commercial américain, ni pour éviter un net ralentissement de la production. Malgré sa chute, le dollar est toujours surévalué.

L’entrée sur le marché mondial de la Chine, de la Russie, de l’Inde et d’autres pays « émergents » a considérablement augmenté le volume des échanges internationaux, stimulant la production à l’échelle mondiale. La Chine est un marché immense qui a permis aux puissances occidentales d’écouler une part non négligeable de leur production. De plus, les conditions de travail des salariés chinois offrent aux grandes puissances une source de main d’œuvre extrêmement rentable. Cependant, en retour, la Chine inonde le marché mondial de produits à bas prix. Pour l’année 2007, le déficit commercial de l’Europe avec la Chine avoisinait les 160 milliards. En même temps, les investissements directs à l’étranger réalisés par la Chine lui assurent une implantation de plus en plus forte sur tous les continents du monde – au détriment, notamment, des Etats-Unis et des principales puissances européennes.

De vives tensions existent entre les Etats-Unis, les puissances européennes et la Chine sur la question des taux de change. La baisse du dollar par rapport à l’euro a un impact négatif sur les économies européennes. La pénétration du marché européen par les marchandises chinoises ne cesse de progresser, renforcée par la dépréciation du yuan par rapport à l’euro. Le déficit commercial de l’Europe avec la Chine s’élève désormais à 170 milliards d’euros. Cette somme est encore plus importante que le déficit des Etats-Unis avec la Chine.

Les Etats-Unis et l’Union européenne menacent la Chine de multiplier les mesures protectionnistes à son égard. S’ils passent à l’acte, la Chine prendra elle aussi des mesures de rétorsion, privant les capitalistes européens et américains de débouchés commerciaux et d’opportunités d’investissement. De manière générale, une escalade protectionniste restreindrait le volume des échanges internationaux et précipiterait une crise de surproduction à l’échelle internationale. En Chine, cette crise serait particulièrement sévère.

En tout état de cause, avec ou sans protectionnisme, une crise de surproduction de l’économie chinoise est inévitable, à terme. La croissance du PIB chinois avoisine les 11,5%, contre à peine 1,9% aux Etats-Unis. Ce déséquilibre ne pourra pas continuer indéfiniment. La production massive l’industrie chinoise ne peut pas être absorbée par son marché domestique, malgré son développement rapide. Par exemple, seuls 30% des biens industriels produits en Chine sont vendus sur son marché intérieur. Les 70% restants doivent être vendus à l’étranger. La Chine est donc très lourdement dépendante de ses exportations. Le ralentissement de l’économie américaine et la faible croissance de la zone euro tendent à restreindre leur capacité d’absorption des marchandises chinoises. En conséquence, la Chine se dirige vers une crise de surproduction, exactement comme ce fut le cas du Japon, par le passé.

L’Europe

Dans les pays européens, la croissance du PIB – relativement faible dans la plupart des cas – a été acquise au détriment de la majorité de la population. Pour sauvegarder leurs profits, les capitalistes doivent obligatoirement réduire la part des richesses restituée, sous une forme ou sous une autre, aux travailleurs qui les ont créées. A travers le continent, la classe capitaliste mène une offensive implacable contre les services publics, les conditions de travail, les droits des salariés, des chômeurs, des retraités et des jeunes, créant au passage une masse sans cesse grandissante de pauvres. En France, par exemple, près de 7 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Sous la pression des Etats-Unis, de la Chine, la Russie et de l’Inde, le capitalisme européen n’a d’autre issue que d’imposer une régression sociale permanente.

La place qu’occupe l’Union européenne dans l’économie mondiale se rétrécie, ce qui ne peut qu’attiser les tensions entre ses pays membres. Ils s’affrontent à la fois sur le marché européen et sur le marché mondial. Les capitalistes de chaque pays s’efforcent de défendre leurs profits au détriment des autres. Ces antagonismes deviendront encore plus violents dans le cas d’une récession économique.

La réunification de l’Allemagne, en 1989, a été saluée, dans des discours officiels, par les représentants du capitalisme français. Et pourtant, ils n’avaient aucune raison de s’en réjouir. Dès avant cet événement, la RFA était la puissance dominante en Europe occidentale. Mais la réunification de l’Allemagne constituait un renforcement majeur de son poids en Europe et dans le monde. En Europe centrale et dans les Balkans, les économies planifiées, étranglées par des régimes bureaucratiques et corrompus, s’effondraient les unes après les autres, ouvrant à l’Allemagne réunifiée de nouveaux marchés et de nouvelles sphères d’influence. Le rapport de force entre la France et l’Allemagne s’est modifié à l’avantage de cette dernière. L’impérialisme allemand n’a pas tardé à faire la démonstration de ce nouveau rapport de force, en incitant la Croatie à déclarer son indépendance, au détriment des ambitions de la France dans la région.

La position dominante de l’Allemagne en Europe trouve également son expression dans la politique monétaire de la BCE, dont les ajustements successifs répondent avant tout aux besoins de l’impérialisme allemand. Lorsque Sarkozy a demandé une baisse des taux d’intérêts pour favoriser une dépréciation de l’euro et palier à l’effondrement de la balance commerciale française, il a essuyé un « non » catégorique et sans appel. L’Allemagne affiche un excédant commercial important (162 milliards d’euros en 2006, contre un déficit, pour la France, de 29,2 milliards) et n’a nullement besoin d’une dévaluation.

Si la France avait encore sa monnaie nationale, sa valeur serait en train de s’effondrer. Une dévaluation de la monnaie tend à renforcer les exportations et freiner les importations, et donc à réduire les déficits commerciaux. Elle tend aussi à réduire la valeur réelle des salaires. Mais l’introduction de la monnaie unique a privé les classes capitalistes nationales de cette option. La valeur de l’euro est déterminée par les intérêts des plus grandes puissances européennes. Mais ces puissances ne sont pas sur un pied d’égalité. En cas de conflit entre les intérêts du capitalisme allemand et ceux du capitalisme français, c’est le capitalisme allemand qui l’emporte.

La position mondiale de la France

Le recul du capitalisme français ne se limite pas au seul continent européen. A l’échelle mondiale, sur les plans économique, diplomatique et militaire, sa position s’affaiblit. Le conflit franco-américain au sujet de l’invasion de l’Irak en était une illustration flagrante. L’opposition de l’impérialisme français à la guerre en Irak s’explique notamment par les accords signés avec la dictature de Saddam Hussein, dans l’hypothèse d’une levée de l’embargo. Ces accords prévoyaient que la France aurait un accès prioritaire aux réserves pétrolières irakiennes. Incapable de faire valoir ses prétentions sur l’attribution des réserves pétrolières et le partage du butin de guerre en général, l’impérialisme français savait que l’invasion profiterait exclusivement aux capitalistes américains, et assènerait au passage un coup fatal à ses propres intérêts économiques dans la région. Et en effet, l’intervention américaine en Irak a réduit à néant, ou presque, le peu d’influence qui restait à l’impérialisme français au Moyen-Orient.

Les dépenses militaires de la France ne représentent que 5% du budget militaire des Etats-Unis. La France a participé à la première guerre irakienne, en 1991, ainsi qu’à la guerre en ex-Yougoslavie, en 1999. Ces interventions ont largement démontré les limites des forces militaires françaises. En Afghanistan, où l’impérialisme français s’enlise, aux côtés des Etats-Unis et la Grande-Bretagne, dans une guerre que la coalition ne peut pas gagner, son apport militaire n’a qu’un caractère anecdotique par rapport au puissant dispositif américain.

En Asie et en Afrique, face à la concurrence américaine, allemande et chinoise, les capitalistes français perdent du terrain en termes de marchés et de sphères d’influence. La désintégration de l’Etat en Côte d’Ivoire s’est traduite par un renforcement significatif de l’influence américaine dans ce pays, tandis que la Chine s’y est massivement implantée. Au Congo-Brazzaville, au Rwanda, en République Centrafricaine et au Soudan, l’impérialisme français occupe une place de plus en plus étriquée. En 1980, la France avait le quatrième PIB dans le monde, et le huitième PIB par habitant. Aujourd’hui, elle occupe la sixième place mondiale en PIB et la dix-neuvième en PIB par habitant. Sarkozy est de ceux qui pensent que le refroidissement des relations franco-américaines, au sujet de l’Irak, a contribué à l’affaiblissement de la position mondiale de la France. Dans l’espoir de rompre ce qu’il appelle « l’isolement de la France », il tente un rapprochement diplomatique avec l’impérialisme américain.

Au lieu d’essayer, comme Chirac l’avait vainement tenté, d’endiguer le déclin en adoptant une posture de contrepoids à la puissance américaine, Sarkozy poursuit ce même objectif en adoptant une autre posture, celle de « l’ami des Etats-Unis » – qui ne réussira pas davantage. Comme la Grande-Bretagne, la France ne fait pas le poids. Elle menace l’Iran d’une « guerre » qu’elle serait incapable de mener, avant de se rétracter le lendemain. Elle rompt ses contacts avec la Syrie – qui n’y perd rien. Elle flatte la monarchie saoudienne, l’incitant à prendre une posture ouvertement hostile à l’Iran, sans le moindre succès. De telles gesticulations n’apporteront rien aux capitalistes français. La diplomatie américaine acceptera volontiers toute « aide » de ce genre, d’où qu’elle vienne, mais ne fera aucune concession à la France, ni en Afrique, ni au Moyen-Orient, ni en Asie. En conséquence, la nouvelle « amitié » franco-américaine ne fera peut-être pas long feu. Quoiqu’il en soit, le déclin de la position mondiale de la France est irréversible.

L’économie française

Les statistiques relatives à l’économie française donnent la mesure de ce déclin. La balance commerciale s’est dégradée de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie. D’un excédent de 23,8 milliards d’euros en 1997, la balance import-export s’est dégradée jusqu’à l’équilibre, plus ou moins, entre 2000 et 2003, avant de s’effondrer brutalement, passant de -4,78 milliards en 2004 à -22,9 milliards en 2005, puis -29,2 en 2006. Pour 2007, les dernières estimations prévoient un déficit commercial avoisinant les 40 milliards d’euros !

La baisse du dollar n’est pas la cause principale de ce phénomène. Le recul est tout aussi flagrant dans la zone euro, particulièrement dans le domaine des exportations vers l’Allemagne, l’Espagne et la Belgique. Le solde des échanges se dégrade – ou, au mieux, se stabilise dans le négatif – dans toutes les grandes catégories de production, que ce soit les biens d’équipement, les biens de consommation ou les biens dits « intermédiaires » (produits chimiques, métaux, minéraux, matériels électriques, bois, papier carton, textiles, pneumatiques, etc.). Dans le secteur automobile, la chute est constante, d’année en année, depuis 2003. En 2007, les ventes en France d’automobiles fabriquées à l’étranger ont progressé de 8,8%, pour atteindre plus de 994 000 immatriculations, soit 48,2% du marché, contre 45,7% en 2006.

Globalement, l’économie française stagne. Son taux de croissance pour l’année 2007 n’était que de 1,9%. Le FMI, la Banque Mondiale et l’OCDE prévoient un taux de croissance encore plus faible en 2008. L’aggravation constante de la dette publique est l’une des expressions de la crise du capitalisme français. Fin 2006, elle a atteint 3% du PIB – et en cumul 64,2% du PIB, soit 1 150 milliards d’euros. Selon les estimations du FMI, elle risque d’atteindre 67% du PIB à la fin de 2008. Notons que le seuil maximum d’endettement public autorisé par le « pacte de stabilité et de croissance » (Traité de Maastricht) est de 60 % du PIB. Les intérêts versés par l’Etat pour le remboursement de sa dette avoisinent 17% du budget de l’Etat, soit une somme supérieur à la totalité de la recette de l’impôt sur le revenu.

Les profits des plus grands groupes ont massivement augmenté. Les profits des entreprises du CAC 40, par exemple, ont augmenté de 26% entre 2004 et 2005, et de 10% entre 2005 et 2006, pour atteindre près de 100 milliards d’euros. Cependant, la hausse des profits s’explique non par la conquête de nouveaux marchés, ni par une hausse de la production, mais surtout par les fusions, les restructurations, les délocalisations, etc., ainsi que par une augmentation du taux d’exploitation des travailleurs (précarité accrue, réduction des effectifs, heures supplémentaires, intérim, etc.). Le faible niveau des investissements témoigne du peu de confiance qu’ont les capitalistes eux-mêmes dans l’avenir de leur système. Toutes catégories confondues, l’évolution de l’investissement était négative en 2002 (-1,8%). Depuis, elle oscille aux alentours de 3% par an. L’investissement dans le secteur industriel – d’une importance décisive pour l’ensemble de l’économie – n’a augmenté que de 1% en 2001. En 2002, il a chuté de 13%, et son évolution est proche de 0%, depuis.

Les perspectives économiques du capitalisme français sont donc très sombres. Il recule dans la zone euro et sur marché mondial. Le solde de ses échanges commerciaux s’effondre. L’investissement stagne. Le taux de croissance est très faible. A plus ou moins court terme, une récession de l’économie américaine interviendra, provoquant une crise de surproduction internationale – surtout en Chine – dont les répercussions seront particulièrement sévères en France, compte tenu des graves déséquilibres de son économie. Après avoir longuement disserté sur la « mondialisation », certains « économistes » mercenaires du capitalisme nous expliquent à présent que l’Europe et la France ne seront pas nécessairement touchées par une récession américaine. C’est complètement faux. Si les Etats-Unis entrent en récession, toutes les économies européennes en subiront les conséquences. Il y a de fortes chances pour qu’une grave récession de l’économie américaine entraîne une baisse absolue de la production en France, en Italie et même en Allemagne.

Cette situation a des implications d’une importance fondamentale en ce qui concerne les relations entre les classes, en France comme ailleurs. Les perspectives pour la France ne sont pas une affaire « française », en premier lieu. Elle sont conditionnées et, pour ainsi dire, « animées » par l’évolution de la situation internationale. Le capitalisme français n’a aucun moyen à sa portée pour renforcer sa position par rapport à l’Allemagne, au sein de l’Union européenne. L’augmentation du taux d’exploitation des travailleurs et les attaques constantes contre leur niveau de vie ont eu, certes, un effet sur la compétitivité du capitalisme français. Mais dans la mesure où les mêmes attaques sont menées dans les autres pays, les avantages que cela procure à leurs classes capitalistes respectives s’annulent réciproquement. L’affaiblissement du capitalisme français par rapport à l’Allemagne est donc définitif.

Il en va de même pour la position mondiale de la France. En conséquence, la seule façon de freiner le recul de la position économique du capitalisme français en Afrique, en Asie et ailleurs, serait d’imposer une dégradation draconienne des conditions d’existence de la masse des travailleurs, en France. La croissance du PIB dépend directement des « réformes », qui sont en réalité des contre-réformes, car la croissance du PIB ne peut plus se faire qu’au détriment des travailleurs. Quand le MEDEF dit que, pour relancer la production, il faudrait abolir toute limitation légale de la semaine du travail et en finir avec la négociation collective des salaires et des conditions de travail, ce ne sont pas des paroles en l’air. Le capitalisme est devenu si complètement parasitaire, si complètement incompatible avec le développement des moyens de production, que ses intérêts vitaux exigent la destruction progressive de toutes les conquêtes sociales du mouvement ouvrier. En 2006, à propos de la crise économique en Italie, la revue britannique The Economist expliquait qu’il faudrait une réduction de 30% des salaires et le licenciement de 500 000 travailleurs italiens, ne serait-ce que pour engager un redressement de la situation. Le MEDEF et les représentants politiques du capitalisme français voudraient parvenir à un résultat semblable, en France, pour les mêmes raisons.

Cependant, même sur cette voie, le capitalisme ne résoudra pas ses contradictions. La régression sociale chez ses concurrents annulera les avantages compétitifs recherchés. Le résultat sera une contraction de la demande en France et chez ses concurrents, ce qui nécessitera de nouveaux sacrifices de la part des travailleurs. L’argument des capitalistes, selon lequel les sacrifices « consentis » aujourd’hui seront récompensés demain, est faux. Beaucoup de travailleurs imaginent que la crise actuelle est passagère, et que, d’une façon ou d’une autre, la croissance reviendra, et avec elle une augmentation du niveau de vie. Ils espèrent qu’il suffira de quelques ajustements douloureux mais salutaires pour « mettre de l’ordre » et remettre l’économie sur la bonne voie. En l’absence d’une alternative crédible de la part des partis de gauche, ce sentiment explique l’engouement initial d’une fraction significative des travailleurs vis-à-vis de Sarkozy.

Mais Sarkozy ne résoudra rien. Le déclin du capitalisme français est irréversible. Et la tentative de défendre, malgré ce déclin, les profits et les privilèges de la classe capitaliste, ne peut qu’attiser la lutte des classes. Cela finira par rompre l’équilibre social interne qui repose, en définitive, sur la relative passivité de la masse de la population. L’instabilité sociale et politique et les crises révolutionnaires à répétition qui se produisent en Amérique latine gagneront progressivement la France et l’ensemble de l’Europe. Telles sont les prémisses économiques et sociales de la prochaine révolution française.

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