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Cette année encore, le coût de la vie étudiante augmente : de 6,5 %, selon l’UNEF. Etudier en France n’a jamais coûté aussi cher. Pour les étudiants comme pour le reste de la population, le gouvernement ne propose que des miettes, tandis que le CAC 40 engrange des profits records.

Une rentrée au coût amer

Pour cette rentrée universitaire, un étudiant devra débourser en moyenne 2527 euros. Tous les postes de dépense sont touchés par l’inflation : les loyers (+9 euros), les transports (+2,6 euros), l’assurance logement (+7,8 euros), la consommation courante (+22 euros) et le matériel pédagogique (+41,6 euros). La plus grosse augmentation concerne les mutuelles santé (+104 euros). Pour se justifier, celles-ci invoquent les frais engagés durant la crise sanitaire. Mais en réalité, avec les confinements successifs, elles ont économisé des milliards d’euros.

Le logement représente environ 60 % des dépenses d’un étudiant, en moyenne. Alors que le nombre d’étudiants augmente chaque année, rien de sérieux n’est entrepris pour leur proposer un logement dans une résidence universitaire publique. En 2018, le gouvernement avait annoncé la construction de 60 000 logements, un objectif très inférieur aux besoins, et qui n’a été qu’à moitié réalisé. Le gouffre entre l’offre et la demande ne cesse de s’élargir. Il n’y a qu’un logement à caractère social pour trois étudiants boursiers et huit inscrits dans l’enseignement supérieur. Les étudiants doivent donc se tourner vers le parc privé, qui est plus cher : 600 euros de loyer par mois, en moyenne, soit environ trois fois plus qu’une chambre du CROUS. En outre, ce chiffre cache de grandes disparités. Par exemple, pour un studio à Paris, il faudra compter en moyenne 865 euros.

Conséquence : près d’un étudiant sur deux doit travailler. Ces emplois sont souvent précaires : 52 % des 15 à 24 ans sont employés en CDD. C’est la première cause d’échec à l’université.

Mi-juillet, 94 000 jeunes, bac en poche et inscrits sur Parcoursup, n’avaient toujours aucune affectation dans l’enseignement supérieur. Loin des prétentions affichées par le gouvernement, la plateforme poursuit sa mission réelle : trier et sélectionner les bacheliers afin de limiter le nombre d’étudiants (et donc faire des économies budgétaires). Les « sansfacs » sont abandonnés à leur sort, et beaucoup font face à la précarité, l’isolement et la dépression.

Miettes gouvernementales

Face à cette situation, le gouvernement nous jette des miettes. Une « prime de rentrée » d’un montant de 100 euros sera distribuée aux bénéficiaires des minimas sociaux et aux étudiants boursiers. Or l’année dernière, l’UNEF estimait que les aides directes de l’Etat avaient baissé de 40 euros par an et par étudiant, depuis l’élection de Macron, soit au total 200 euros par tête. Le montant de la prime est donc dérisoire au regard de cette baisse. Pour ne rien arranger, la contribution à la vie étudiante (CVEC), un impôt payé par les étudiants depuis 2019, continue d’augmenter : 95 euros, soit une augmentation de 3 euros.

Grand seigneur, le gouvernement a aussi revalorisé de 4 % les bourses sur critères sociaux. Cela représente une augmentation d’à peine 10 euros par mois pour l’échelon le plus bas – et de 57 euros pour l’échelon le plus haut. Même constat pour les APL, qui n’augmentent que de 3 %, alors que le gouvernement a fait 10 milliards d’euros d’économies, depuis 2017, sur la baisse des APL. En somme, il nous redonne de la main droite une petite partie de ce qu’il nous a pris de la main gauche. Et le montant des nouvelles « aides » octroyées par l’exécutif est loin de compenser l’inflation.

Mobilisation !

Cette situation entraîne une radicalisation politique de très nombreux étudiants. Cela finira par s’exprimer, tôt ou tard, sous la forme de luttes massives, sur les campus universitaires. Pour que les luttes des étudiants soient victorieuses, elles devront être massives, précisément, et non pas limitées à une petite minorité active, comme ce fut trop souvent le cas ces dernières années. Ces luttes devront aussi se lier au mouvement ouvrier, car c’est ce lien que la classe dirigeante redoute par-dessus tout.

Les organisations du mouvement étudiant doivent présenter un programme d’action comprenant des mesures d’urgence, dont notamment :

- Une forte revalorisation des bourses et l’extension du système boursier à un plus grand nombre d’étudiants.

- L’abrogation de Parcoursup et la gratuité de l’accès à l’université.

- Un plan de construction de centaines de milliers de logements étudiants gérés par le CROUS, ce qui suppose de nationaliser les grandes entreprises du BTP et le système bancaire.

Nul doute que la classe dirigeante invoquera l’argument de la dette pour rejeter en bloc ces revendications. Ces messieurs ne réagissent pas de la même façon quand il s’agit de remplir leurs propres poches à coup de milliards de subventions. Le mouvement étudiant doit répondre clairement : ce n’est ni aux étudiants, ni aux travailleurs de payer la crise du capitalisme !

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