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Centre de rétention

Trois petites filles - Séphora, 3 ans, Clémence, 1 an, Delphine 3 ans - sont maintenues en prison depuis 3 jours au mépris du plus élémentaire respect de la personne humaine et du droit des enfants. Elles sont nées en France et leurs parents sans papiers risquent leur vie s’ils sont renvoyés dans leur pays, le CONGO (RDC)

A l’origine de l’affaire, une rafle organisée par la préfecture avec la complicité de la DDASS. En effet, mardi 28 mai 2007, à 6 heures, la police est venue arrêter 3 familles dans les hôtels où elles étaient logées par la DDASS, qui leur avait promis pour les jours suivants des logements en appartements. Les arrestations étaient planifiées de longue date puisque, pour une famille, des places avaient été réservées au centre de rétention de Marseille dès vendredi dernier. Les 2 autres familles ont été enfermées avec leurs enfants au centre de Cornebarrieu (jouxtant le site industriel d’Airbus). Et le 31 mai dernier, elles comparaissaient devant le juge des libertés, Monsieur Oulés.

C’est la première fois que j’assistais à ce genre de séance, que je ne peux pas qualifier d’exercice de justice.

Monsieur Oulés, (le mal nommé) juge des libertés, avait quinze dossiers à examiner, dossiers d’origines et de causes toutes différentes.

Tout d’abord, un juge des libertés qui trouve normal de siéger derrière des barbelés avec un policier armé dans son dos ne me paraît pas qualifié pour juger de la liberté. La démonstration des avocats montrant que de multiples infractions aux procédures s’étaient produites (infractions qui ont d’ailleurs justifié la remise en liberté de la famille envoyée à Marseille), la présence d’enfants en bas âge qui comparaissaient devant lui sans avoir commis d’infraction et, qui s’ils en avaient commise, auraient bénéficié d’un juge pour enfants et d’une procédure spéciale, le fait que le père de Clémence et Delphine a été emmené devant lui par les policiers alors qu’il n’avait aucun dossier le concernant et qu’il est maintenu en détention illégalement depuis plus de 48 heures : tout cela ne l’a pas intéressé et il a rendu le même jugement pour tous les dossiers - maintien en détention. Une seule chose l’a perturbé : un coup de téléphone d’un officier de la PAF qui demandait rapidement la présence d’une interprète pour une arrestation en cours. Et là, monsieur Oulés a interrompu sa délibération pour rendre rapidement 4 jugements qui nécessitaient la présence de ladite interprète. Que ne ferait-il pas pour aider la police…

Monsieur Oulés n’est pas juge des libertés : c’est un auxiliaire de la préfecture !

En ce moment, Mr le Président de la République fait beaucoup référence à Guy Moquet. Je me suis toujours demandé comment un gamin de 17ans avait pu être livré au peloton allemand par la justice, l’administration et la police française. Aujourd’hui, j’ai compris. Dans le cadre des familles sans papiers, on ne peut pas faire confiance à la justice de ce pays. La solidarité doit s’affranchir de la légalité.

Le 31 mai 2007
Bernard Marquié Secrétaire de section PCF Bagatelle (Toulouse)

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