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L’agression des États-Unis, la première puissance militaire mondiale, contre l’Afghanistan, l’un des pays les plus arriérés et misérables du monde, inflige de terribles souffrances à une population déjà meurtrie par des décennies de guerre, par la famine et par la sécheresse. L’usage de bombes à fragmentation et d’armes radioactives refoulent des centaines de milliers de familles désespérées vers les frontières, où elles sont le plus souvent réduites à la mendicité.

A première vue, il semble qu’il n’y ait pas de mystère sur l’issue d’une guerre qui oppose le colosse militaire américain, appuyé par une large coalition de puissants États, aux cohortes disparates de guerriers dont dispose le régime des Talibans. Cependant, l’instabilité de tous les pays avoisinants, au Moyen-Orient et à travers le monde arabo-musulman, conjuguée avec les particularités sociologiques et géographiques de l’Afghanistan, sont tels que les États-Unis s’enfoncent progressivement dans une impasse politique et militaire.

Pour les États-Unis, la seule façon de remporter ne serait-ce qu’un semblant de victoire, c’est-à-dire de parvenir à une situation où les pertes ont au moins l’apparence de peser moins lourd que les gains, serait de mener une guerre “éclair” de courte durée, et de se retirer, résultats en main, avant que le fracas des armes n’ait pu mettre le feu aux poudres dans d’autres pays, et notamment au Pakistan. Or, ceci est, depuis le début, impossible, sauf dans le cas invraisemblable où les forces américaines parviennent rapidement à localiser et capturer, ou tuer, Ben Laden. A ce moment-là, devant l’effrayante perspective d’un enlisement durable et coûteux en Afghanistan et de la déstabilisation progressive du Pakistan, Bush et Powell brandiraient le cadavre de Ben Laden en trophée, et mettraient sans doute fin à l’intervention. Les prières de l’État-major américain à ce sujet n’ayant, pour l’instant, pas été entendues, il nous semble que c’est précisément l’enlisement des États-Unis qui se profile désormais comme la perspective la plus probable.

La poursuite de cette guerre s’accompagnera inéluctablement d’un affaiblissement de l’emprise des États-Unis sur pratiquement tous les maillons de sa “chaîne stratégique”. Non pas en raison du terrorisme, car, bien au contraire, des attentats comme celui qui a détruit le World Trade Center ne peuvent que renforcer l’impérialisme américain, mais parce que la menace des bouleversements sociaux qui couve dans ces régions y rendra infiniment plus difficile la sauvegarde de ses intérêts économiques et stratégiques.

Dans cette guerre, il y a, d’une part, les objectifs déclarés de l’administration américaine, et, d’autre part, ceux qu’impose, que cela plaise ou non à Bush et Powell, la situation concrète qui existe en Afghanistan. Pour que l’Afghanistan soit ramené dans la zone d’influence des États-Unis, et pour que l’appui principal de l’impérialisme américain dans la région, à savoir le Pakistan, conserve son emprise sur au moins la partie sud du pays, il faudrait non seulement installer un gouvernement qui veille aux intérêts américains, mais encore faire en sorte que celui-ci puisse s’imposer sur l’ensemble du territoire, et tout particulièrement sur les régions peuplées par les Pachtounes.

A la différence de la guerre contre l’Irak, en 1990, les bombardements aériens sont d’une efficacité extrêmement limitée, étant donné que l’Afghanistan ne présente que très peu d’objectifs militaires. Les bombardements n’ont d’utilité que dans la mesure où ils facilitent une intervention terrestre, sans laquelle aucun des objectifs qui permettraient à Bush de sauver la face ne peut être atteint. Mais si, du point de vue des États-Unis, une opération au sol constitue le point de départ de toute “solution” possible, elle est en même temps le point de départ d’énormes complications d’ordre militaire et politique.

La presse américaine a fait largement état des désaccords, en termes de stratégie et d’objectifs, qui divisent âprement l’État-major américain, dont certains représentants comprennent que l’intervention est en train de créer une situation nettement plus grave que celle qui existait auparavant. Sur un point, cependant, les stratèges américains sont unanimes. Pour tous, dans l’hypothèse où les forces armées américaines parviennent à chasser les Talibans de Kaboul et d’une partie importante de l’Afghanistan, une occupation militaire du pays par les États-Unis est hors de question. Ils veulent à tout prix éviter de se retrouver dans la situation qu’a connu, dans les années 80, l’armée soviétique.

Cependant, on voit difficilement comment Bush pourrait réaliser les objectifs qu’il a lui-même définis - à savoir le démantèlement d’Al- Quaïda en Afghanistan, l’arrestation ou la mort de Ben Laden, et le renversement du régime des Talibans - sans mettre en place un quadrillage militaire de la majeure partie du pays. Les Talibans ne sont pas assez fous pour se laisser prendre dans une guerre conventionnelle contre la puissance militaire des États-Unis. Les petits groupes de commandos américains qui ont mené des opérations au sol n’ont rencontré pratiquement aucune résistance. Et pour cause : les forces talibanes se retirent, se cachent, puis ressortent lorsque les marines remontent dans leurs hélicoptères. Pareillement, si une offensive d’envergure était lancée contre une ville par une force terrestre, les Talibans l’abandonneraient pour se mettre à l’abri dans les montagnes. En Afghanistan, la connaissance du terrain et la complicité de la population sont des atouts infiniment plus importants que la puissance destructrice des armes.

Depuis leur défaite au Vietnam, les États-Unis ont toujours cherché à éviter un engagement militaire au sol. Les débâcles militaires qu’ils ont connues au Liban et en Somalie où, exceptionnelle-ment, ils ont tenté des interventions terrestres, n’a servi qu’à confirmer leur aversion pour de telles aventures. Et pourtant, l’intervention en Afghanistan, pour avoir ne serait-ce que la possibilité de réussir, obligera les États-Unis à s’écarter de cette doctrine et à investir le terrain militairement.

Même si Kaboul devait tomber entre les mains des États-Unis, quel gouvernement pourraient-ils y installer ? Aucun gouvernement non pachtoune ne pourrait s’imposer en Afghanistan. Jusqu’au 7 octobre, jour du déclenchement de la guerre, l’État-major américain a tenté, en vain, de rallier les tribus pachtounes situées entre Kaboul et la frontière pakistanaise. Cependant, avec l’approche de l’hiver, et sous la pression du patriotisme belliqueux dont l’administration avait elle-même enflammé les États-Unis, Bush a pensé qu’il ne pouvait plus reporter le lancement de la guerre. Les bombardements, une fois commencés, ont rapidement dressé l’ensemble des Pachtounes contre les États-Unis, non seulement en Afghanistan, où ils sont 6 millions, mais aussi au Pakistan, où ils sont deux fois plus nombreux. Abdullah Huq, qui avait pour mission d’acheter le ralliement de tribus pachtounes pour le compte des États-Unis, a été tué dès son entrée sur le territoire afghan, probablement après avoir été “donné” aux Talibans par des agents de renseignement pakistanais.

L’Alliance du Nord

Il y a quatre ou cinq ans seulement, le gouvernement américain fustigeait les Talibans pour leur incapacité à anéantir la soi-disant “Alliance du Nord”. Aujourd’hui, face à une population hostile sur la majeure partie du pays, l’administration américaine a subitement changé son fusil d’épaule pour appuyer l’Alliance contre ses anciens protégés.

Les bandes armées rivales qui forment ensemble l’Alliance ne sont pas réellement unies. Aucun des groupes ethniques, au sein de l’Alliance, n’a pu se doter d’un chef incontesté. Les Tadjiks sont partagés entre plusieurs dirigeants, parmi lesquels l’ancien président Rabbani, Ismaël Khan (dont les troupes sont principalement engagées dans la province de Ghor), et Mohammed Fahim. Quant aux Ouzbeks, ils sont divisés entre les partisans d’Adbul Malik et ceux de Rachid Dostom. Malik avait trahi Dostom en 1997, l’obligeant à quitter son bastion de Mazar-i-Charif et à s’exiler en Turquie. De la même façon, les Hazaras (chiites) sont partagés entre Karim Khalili, le chef du Hezb-i-Wahdat, et Mohammed Mohaqqiq. Quelle que soit la solidité de l’entente entre ces multiples composantes, l’Alliance ne peut avoir qu’une portée militaire relativement limitée. Sur une force de 15 000 hommes environ, seule une fraction est réellement opérationnelle. Face aux troupes talibanes, supérieures en nombre, les effectifs de l’Alliance sont insuffisants. A cette faiblesse militaire de l’Alliance s’ajoute celle, encore plus rédhibitoire, due à sa composition ethnique. Essentiellement composée de Tadjiks et d’Ouzbeks, fortement minoritaires en Afghanistan, l’Alliance ne pourrait en aucun cas s’imposer aux autres ethnies, et notamment aux Pachtounes.

Une offensive de l’Alliance contre Kaboul serait particulièrement meurtrière, des deux côtés, et n’aurait de chance de réussir que dans la mesure où elle serait appuyée par la puissance de feu américaine. A supposer que les troupes de l’Alliance investissent Kaboul, elles se trouveraient en face d’une population hostile. Le souvenir des atrocités commises par les troupes de Massoud, entre 1992 et 1996, est encore vif dans les esprits. Pour les habitants de la capitale, cette période n’était pas moins noire que celle vécue, depuis, sous les Talibans. Nous ne nous attarderons pas ici sur la façon dont les médias tentent de redorer l’image du réactionnaire fondamentaliste Massoud et de ses héritiers, présentés tout d’un coup comme des “démocrates” et des “modérés. Aujourd’hui, les “nordistes” bénéficient d’un traitement presque aussi flatteur que celui dont faisait l’objet les Talibans eux-mêmes, il y a quelques années, lorsqu’ils étaient encore dans le camp du “Bien”.

Les troupes nordistes ne pourraient finalement tenir Kaboul que dans le cadre d’un gouvernement de façade opérant sous la direction d’une administration américaine (ou de l’ONU). Cependant, dès que les forces armées étrangères se retireraient, les nordistes perdraient le contrôle de la capitale.

L’Alliance du Nord n’existerait pas sans l’appui du régime des Mollahs en Iran, de Poutine, pour qui toute nuisance causée aux Talibans contribuerait à affaiblir les milices intégristes en Ouzbékistan et en Turkménistan, et enfin de l’Inde, qui s’en sert comme d’un rempart à la pénétration pakistanaise en Afghanistan. Or, si tous ces pays ont leurs raisons de vouloir affaiblir les Talibans, aucun n’est favorable à l’installation d’une force militaire américaine en Afghanistan.

L’intention de l’État-major américain est de se servir des troupes de l’Alliance - mieux vaut envoyer à l’abattage des Ouzbeks et des Tadjiks que les “braves guerriers” américains - dans une offensive contre Kaboul, ou tout au moins pour contraindre les Talibans à affecter des unités au front du nord, au détriment d’autres zones de combat. Mais, en même temps, les généraux américains se méfient de l’Alliance, qu’ils considèrent, à juste titre, comme étant inextricablement liée à un bloc rangé contre le Pakistan, c’est-à-dire contre l’allié incontournable des États-Unis dans la région. Et la méfiance est réciproque. Les commandants de l’Alliance, et à plus forte raison ses “soldats”, davantage rompus au banditisme et à l’extorsion qu’aux techniques guerrières, n’ont pas très envie de servir de chair à canon et de se retrouver désarmés et renvoyés dans la Vallée de Panchir dès qu’on n’aura plus besoin d’eux, sans même avoir eu la possibilité de saccager la capitale, comme ils l’ont fait du temps de Rabbani et Massoud.

En même temps que la complexité du terrain militaire, ethnique, et politique de l’Afghanistan suscite les pires angoisses des stratèges américains, l’évolution de la situation au Pakistan, en Palestine et en Arabie Saoudite, sans parler d’autres pays comme l’Algérie ou l’Égypte, devient extrêmement préoccupante à leurs yeux. L’Inde, une puissance très importante, a repris le pilonnage des bases pakistanaises dans le Cachemire, et n’a aucune intention de faire les frais d’un nouveau marchandage entre Washington et Islamabad.

Le Pakistan

Au Pakistan, la pression sur le régime Moucharraf augmente sans cesse. Les réfugiés misérables qui affluent dans le pays, remplis d’amertume et portant morts et blessés dans leurs bras, provoquent un sentiment de révolte dans la population pakistanaise. Moucharraf a lourdement insisté auprès des émissaires de la Maison Blanche - dont Tony Blair - sur l’impérieuse nécessité d’une guerre de courte durée. Les occidentaux balayent la demande “irréaliste” du général d’un revers de main. En vérité, Moucharraf comprend certainement beaucoup mieux que ses homologues occidentaux que la bombe à retardement pakistanaise pourrait exploser à tout moment. A terme, à travers bien des retournements qui pourraient, dans un premier temps, favoriser les partis religieux, cette instabilité ouvrira les vannes d’une situation révolutionnaire au Pakistan. N’oublions pas que, dans ce pays, le mouvement ouvrier occupe une position incomparablement plus importante qu’en Afghanistan, comme il a eu l’occasion de le montrer au monde entier lors des puissantes grèves révolutionnaires de 1968-1969.

L’Arabie Saoudite

L’Arabie Saoudite ressemble, elle aussi, à une véritable poudrière. Malgré les immenses ressources pétrolières du pays, la classe dirigeante l’a conduit au bord de la ruine. L’endettement croissant de l’État et des entreprises auprès des banques étrangères aurait atteint, selon l’OCDE, près de 300 milliards de dollars. Le déclin du niveau de vie du plus grand nombre, la stagnation économique et le caractère totalitaire du régime ont fini par miner une classe dirigeante profondément divisée sur la question de la manière de conserver son emprise sur la société saoudienne.

Historiquement, le régime a tenté d’exploiter les croyances religieuses du peuple pour augmenter le prestige de la caste parasitaire au pouvoir. Aujourd’hui, cette démarche est en train de se retourner contre lui. Sa collaboration avec les États-Unis (ainsi, de fait, qu’avec Israël), y compris pendant la guerre du Golfe l’a grandement affaiblie. La justification officielle de la présence de bases américaines en Arabie Saoudite invoque la nécessité de la protéger contre une attaque éventuelle de l’Irak. En réalité, il s’agit avant tout de garantir l’accès des États-Unis aux ressources pétrolières, dans l’hypothèse de la chute du régime en place. Dans ce cas, les États-Unis occuperaient militairement les zones côtières du pays. Mais l’existence de ces bases est vécue comme un blasphème et une humiliation insupportables par une partie très importante de la population. Enfin, la crédibilité de nombreuses personnalités de la famille royale, comme gardiens de la foi islamique, a été sérieusement entamée par le comportement de ceux-ci, et notamment par leur penchant pour les prostituées “de luxe” dans les grands hôtels de Paris et de Londres - un détail de la vie de ces pieux individus qui est, aujourd’hui, de notoriété publique.

L’agence Stratfor Global Intelligence, qui fournit des bulletins de renseignement aux gouvernements et aux grands groupes industriels et financiers, a récemment fait état de la situation alarmante qui existe dans le pays. Selon le bulletin Stratfor du 23 octobre dernier : “Lors d’une conférence sur le thème de la sécurité qui a eu lieu dans l’est du pays, le prince Nayef, Ministre de l’Intérieur, a mis en garde le personnel des forces armées contre toute fraternisation avec des groupes islamistes oppositionnels. L’Agence de Presse Saoudienne, à titre officiel, a rendu compte des propos du prince. Cet événement, très inhabituel compte tenu du secret qui entoure généralement les efforts du régime pour déjouer des mouvements d’opposition, s’explique par l’inquiétude croissante de la famille royale à l’égard de la fiabilité des forces armées.

La guerre contre le terrorisme menée par les États-Unis a révélé une faille qui s’ouvre dans la société saoudienne, et le malaise de la population, notamment dans le sud-ouest, pourrait s’avérer dangereux pour le gouvernement de Riad. L’hostilité de la population à la coopération entre Riad et Washington, mise en évidence par les protestations récentes, a poussé le régime à reconsidérer l’installation de troupes américaines en Arabie Saoudite. Les divisions de la famille royale sur cette question posent un problème aux États-Unis, mais l’émergence d’une opposition intégriste pourrait forcer la main du régime, et le contraindre à l’expulsion des forces américaines et à une prise de distance à l’égard Washington.

Le gouvernement saoudien a de bonnes raisons de s’inquiéter. Les extravagances irresponsables de la famille royale ont fait grandir le mécontentement de la population. Dans le sud-ouest, une série d’incidents indique que ce mécontentement ne cesse de s’affirmer. Un soulèvement populaire contre le régime paraît peu probable en Arabie Saoudite. Cependant, une rébellion au sein des forces armées dans le sud-ouest est une possibilité réelle.”

L’agression menée par les États-Unis, et soutenue par ses alliés - dont les gouvernements “socialistes” de Jospin, Blair et Schröder - est supposée être une guerre contre l’organisation terroriste de Ben Laden et contre les Talibans. Cependant, comment le déluge de bombes qui s’abat sur les civils afghans empêchera des organisations terroristes de fonctionner demeure le secret bien gardé des gouvernements en question. Bush, Blair, et Jospin font semblant de découvrir les méfaits des Talibans, mais ces derniers étaient plutôt bien vus quand leur fanatisme réactionnaire était au service de leurs intérêts dans la région. A peine quelques semaines avant la guerre, des représentants de ce “régime criminel” étaient accueillis au Quai d’Orsay, dans une ambiance plutôt chaleureuse.

Face aux conditions de vie insupportables que génère le capitalisme dans le monde arabo-musulman, il n’est pas étonnant que certaines personnes, en désespoir de cause, se tournent vers le terrorisme. Mais le terrorisme ne résoudra rien pour les peuples opprimés du monde. La seule force capable d’en finir avec cette oppression est celle des travailleurs du Pakistan, ou encore, par exemple, de l’Iran, de l’Égypte, et de l’Algérie. Le vrai pouvoir de changer les choses est là, et nulle part ailleurs. La situation dans tous les pays du monde arabo-musulman  prépare d’énormes événements. Nous en avons eu un avant-goût avec les événements qui ont ébranlé le régime algérien au printemps dernier, lesquels, malgré la pause temporaire que marque le mouvement, représentent le début d’un processus révolutionnaire. A son tour, le Pakistan pourrait bien être le lieu de la prochaine conflagration sociale.

Les immenses richesses que recèlent les pays de l’Afrique du nord, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale suffiraient à en faire un véritable paradis sur terre, pour peu qu’elles soient arrachées des mains qui les détiennent actuellement, c’est-à-dire qu’elles soient nationalisées et soumises à une gestion démocratiquedans l’intérêt de la collectivité. A la place de la division des peuples, de part et d’autre des frontières arbitrairement dessinées par les colonisateurs, le socialisme permettrait une coopération économique et un épanouissement culturel de tous, dans le cadre d’une fédération librement consentie. Le capitalisme est responsable de toute cette souffrance, de cette misère, de ces régimes corrompus et répressifs, de ces inégalités flagrantes, auxquels s’ajoutent, lorsque les maîtres actuels du monde la décrètent, l’horreur indicible de la guerre. Bush présente le carnage en cours comme “la première guerre du 21e siècle”. Sur la base du système actuel, elle ne sera certainement pas la dernière.

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