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Jean Louis Borlo

Le « chèque emploi-service », c’est la précarité totale pour l’employé, et le profit assuré pour l’employeur, qui bénéficie de réductions d’impôts.

J’en ai fait personnellement les frais. Officiellement, l’employé est « déclaré », et bénéficie donc de l’assurance maladie, de l’assurance chômage, et cotise pour sa retraite. Mais personnellement, je n’ai pas réussi à me faire indemniser les 2 mois pendant lesquels je n’ai pas eu de travail. La procédure administrative était pour le moins dissuasive. J’avais travaillé comme jardinière auprès de nombreux employeurs. Or, il me fallait le décompte des heures effectuées depuis 1 an chez tous les différents employeurs, ainsi qu’une feuille d’attestation de chaque employeur, qu’ils doivent eux-mêmes réclamer aux Assedic.

Déjà, il y en a qui rechignent à faire cette démarche. Mais en outre, le formulaire est impossible à remplir correctement pour un non-initié. A l’arrivée, c’est donc la plupart du temps mal rempli par les employeurs, et l’administration le renvoie avec un refus. Retour à la case départ. Les employeurs ne sont en général pas enchantés de devoir refaire la demande de formulaire, réfléchir à la façon de le remplir, etc.

Bref , il faut au minimum 4 retours de courrier, 6 mois de délai, beaucoup de temps perdu, de coups de fil… pour une réponse finalement négative ! Il fallait les préavis de licenciements de chacun, et actualiser la situation de demandeur d’emploi ANPE le mois suivant la reprise du travail (pour le mois précédent !). Donc, au final, RIEN.

Alors, comme avancée sociale… Mais on n’a pas le choix : pour la sécu, il faut être déclaré, et sinon pas de CMU. Les chèques emploi-services : une autre facette de la précarité.

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