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Drapeau Refondation Communiste

Le Parti de la Refondation Communiste (PRC), en Italie, a tenu son VIIIe congrès national du 2 au 4 décembre dernier, soit quelques semaines après la chute ignominieuse de Silvio Berlusconi et la constitution d’un gouvernement de « technocrates » dirigé par Mario Monti. Les discussions du congrès ont naturellement porté sur la faillite qui menace l’Etat italien et sur les conséquences politiques et sociales de cette situation. Le mandat que les « marchés » ont confié à Mario Monti est clair : imposer au peuple italien une politique d’austérité brutale.

Dans la phase préparatoire du congrès du PRC, trois documents ont été soumis à la discussion et au vote des sections : celui de la majorité, autour du secrétaire national du parti, Paolo Ferrero ; celui de nos camarades du journal Falce Martello, membres comme nous de la Tendance Marxiste Internationale ; et enfin celui, déposé à la toute dernière minute, d’une opposition hétéroclite qui, pour différentes raisons, ne voulait pas soutenir le document de Falce Martello. Dans les faits, ce sont surtout les deux premiers documents qui étaient au cœur des débats.

Tous deux avaient été rédigés avant la chute de Berlusconi. Le document de la direction nationale proposait alors la constitution d’un « front démocratique » avec le Parti Démocratique, qui est issu d’une fusion de l’ancien Parti Communiste Italien et de plusieurs formations de droite. La caractérisation du Parti Démocratique n’est pas simple. Il est toujours perçu par beaucoup de travailleurs italiens comme « de gauche ». Mais en même temps, les milieux capitalistes liés au PD s’efforcent de le transformer en un parti bourgeois stable. Et le fait est que la direction de ce parti se présente comme la plus à même de mettre en œuvre les coupes sociales et les contre-réformes qu’exige le monde des affaires. Aussi nos camarades de Falce Martello se sont-ils fermement opposés à cette idée d’un « front » entre le PRC et le PD. Leur document, intitulé Pour un parti de la classe ouvrière, critique l’idée de se compromettre dans des alliances contre-nature avec le Parti Démocratique – et appelle à tourner résolument le parti vers la classe ouvrière italienne.

Une autre différence importante entre le texte de la majorité et celui de Falce Martelloconcerne le programme du parti. Le premier avance toute une série de réformes fiscales et de mesures visant à « réguler » les marchés, sans toucher à la propriété capitaliste des banques et de l’industrie. A l’inverse, le document de Falce Martelo relie étroitement la lutte pour des réformes à la nécessité d’en finir avec le capitalisme en arrachant les grands leviers de l’économie des mains de la classe dirigeante.

Les camarades de Falce Martello ont eu la possibilité de défendre leur document dans plus d’un millier de congrès locaux. Lors du vote des militants, le texte de la majorité a recueilli 13 648 voix (81,3 %), celui de Falce Martello 2248 voix (13,4 %) et le troisième texte 894 voix (5,3 %). Pour la première fois de l’histoire du PRC, les marxistes y constituent donc la principale opposition de gauche. C’est le fruit de plusieurs années d’un travail patient et systématique pour défendre le programme et les idées du marxisme. Mais c’est aussi la reconnaissance du fait que ces dernières années les camarades de Falce Martello ont joué un rôle décisif dans des luttes des travailleurs italiens, notamment parmi les ouvriers de FIAT. Ils ne se sont pas contentés de proposerque le PRC se tourne vers la classe ouvrière en lutte ; ils ont mis cette idée en pratiquepartout où ils en avaient les forces, avec succès. D’où l’excellent résultat de leur document dans les 27 sections d’entreprise du PRC : 42 % des voix, en moyenne.

Du fait de la baisse des effectifs du PRC, ces dernières années, le Conseil National a été ramené de 280 à 150 membres. 16 camarades de Falce Martello y ont été élus. Paolo Ferrero a été reconduit à la direction du PRC. Depuis le congrès de 2008, où il avait pris la tête du PRC en s’appuyant sur sa gauche, il a nettement viré vers la droite. La question des rapports avec le Parti Démocratique se reposera dès que des élections législatives seront organisées en Italie. Révolution soutient pleinement l’orientation stratégique et programmatique des camarades italiens de la Tendance Marxiste Internationale :
Pas d’alliances avec le Parti Démocratique !
Vers la classe ouvrière ! 
Pour le socialisme !

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