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Le courage et la détermination dans la lutte ont contraint la dictature à battre en retraite.

Notre camarade Hameed Khan, ainsi que tous les travailleurs et dirigeants impliqués dans la grève, en avril, des fonctionnaires de Quetta (Baloutchistan), ont été libérés, tard dans la nuit du vendredi 21 juin, après deux mois de détention à la prison centrale de Quetta.

A sa libération, le camarade Hameed a adressé un message de gratitude révolutionnaire aux syndicalistes, aux travailleurs et à la jeunesse qui, à travers le monde, ont mené campagne pour la libération de tous. Il a particulièrement remercié le site marxist.com pour avoir organisé une puissante campagne qui a sérieusement contribué à leur libération par la dictature militaire pakistanaise.

Ce fut, au Pakistan, sous l’actuel régime militaire, le plus long combat et emprisonnement de travailleurs et de syndicalistes en lutte pour leurs droits. Des milliers de messages de protestation en provenance du monde entier ont été adressés à la dictature. Au Pakistan, le PTUDC a organisé une campagne dans tous le pays. Des manifestations et des réunions ont eu lieu dans les principales villes pakistanaises. Des milliers de signatures ont été réunies et des milliers de tracts distribués. Les fédérations syndicales et les partis politiques ont été mobilisés dans cette campagne. Malheureusement, le PTUDC fut la seule force à mener cette campagne au niveau national.

Au Baloutchistan, l’ARD (alliance conduite par le PPP), le PONUM et d’autres partis ont appelé à plusieurs reprises, et avec succès, à une grève générale à Quetta. Cela a également contribué à la libération de nos camarades. Toujours à Quetta, certains leaders syndicaux ont mené une grève de la faim.

Il faut retenir que nos camarades emprisonnés ont, jusqu’au bout, fait preuve d’un courage et d’une détermination immenses, et qu’ils refusèrent d’être libérés tant que tous les travailleurs et syndicalistes emprisonnés ne l’étaient pas. Enfin, aucun ne formula ni ne rédigea les « excuses » réclamées par le régime.

Toutes les manœuvres et intrigues possibles furent utilisées par la dictature militaire pour briser la grève et la volonté des travailleurs emprisonnés. Elle eut recours aux plus hauts bureaucrates syndicaux du pays pour qu’ils appellent à l’arrêt de la grève. Elle accrut la répression sur nos camarades emprisonnés, afin qu’ils renoncent. Mais elle a lamentablement échoué.

Finalement, le régime a du faire machine arrière, ce qui constitue la deuxième victoire de nos camarades en moins de six mois. La libération de nos camarades s’est déroulée dans les conditions suivantes :

· Tous les travailleurs ont été libérés inconditionnellement et toutes les charges retenues contre eux ont été annulées. Hameed Khan, ainsi que d’autres camarades, ont été présentés, pour leur libération, devant la cour anti-terroriste, ce qui démontre que le fait d’organiser une grève pacifique et mener des activités syndicales est assimilé à du terrorisme. Les régimes capitalistes décadents du monde entier utilisent cette soi-disant « guerre contre le terrorisme » pour réprimer le mouvement ouvrier en lutte contre le capitalisme corrompu. Le Pakistan ne fait pas exception à ce constat.

· Nos camarades n’ont accepté d’être libérés que contre la ferme garantie que TOUS les employés licenciés seraient pleinement réintégrés.

· Un comité réunissant les leaders syndicaux du Baloutchistan et les représentants gouvernementaux de la province a été créé pour examiner et négocier les exigences ayant conduit à la grève, dont une hausse de 40% des traitements.

· Aucun des travailleurs emprisonnés n’a signé la moindre lettre d’excuse et ceux qui, hors de prison, ont été contraints à le faire ont été invités par les leaders libérés à dénoncer ces excuses.

Bien que toutes ces revendications n’aient pas jusqu’à présent été acceptées, il n’en demeure pas moins que la libération inconditionnelle constitue une victoire partielle pour les fonctionnaires de Quetta. Nos camarades ont démontré aux autres composantes de la classe ouvrière que, même dans les pires conditions objectives, la lutte des classes peut être menée avec succès.

J’ai pu avoir au téléphone le camarade Hameed Khan qui, depuis Quetta, après des remerciements adressés aux camarades ayant participé à la campagne internationale, a fait le serment de continuer son combat jusqu’au bout, et conclu de la façon suivante :

« Cette « guerre contre le terrorisme » est dans les faits une brutale agression du capitalisme pourrissant dans sa guerre contre la classe ouvrière. Nous sommes non pas des fondamentalistes, mais des membres de la classe laborieuse internationale. Si nous pouvons leur tenir tête, ici, dans une des parties du monde les plus arriérées, alors, unis et déterminés, nous vaincrons l’impérialisme à l’échelle mondiale, dans cette époque décisive de la lutte des classes qui s’ouvre. Le succès de la grève en Espagne est pour nous une grande source d’inspiration. Nous luttons pour la plus grande cause qui soit : la Révolution Socialiste. Que ce soit en Espagne ou au Baloutchistan, le but à atteindre est le même. Je suis convaincu que, dans les batailles à venir, nous lutterons et serons victorieux. »

Rapport de Lal Khan
Secrétaire international du PTUDC
Lahore

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