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La vague de grèves déclenchée par les travailleurs sans-papiers, en 2008, a contraint le patronat et son gouvernement à concéder quelque 2000 régularisations. De nombreuses et longues luttes ont continué ou démarré, depuis. Ce mouvement des travailleurs les plus exploités et les plus réprimés a rappelé aux autres leur propre exploitation et la précarité de leur condition. La population a été témoin d’un des pires aspects de la guerre ouverte que Sarkozy a déclarée aux salariés, aux jeunes, aux chômeurs, aux retraités, à toute la classe ouvrière. Cette guerre se durcit de jour en jour.

Le pouvoir capitaliste a rapidement pris conscience du danger que représentait pour lui l’exemple d’une grève qui gagne, qui rétablit des droits. Pour le patronat, c’était un frein à l’exploitation, un recul de son autorité. Pour le gouvernement, c’était un camouflet à sa politique répressive et une difficulté supplémentaire pour atteindre le chiffre des expulsions planifiées.

Aussi, au fil des mois, à la faveur du reflux et de l’isolement des grèves de sans-papiers, le gouvernement est revenu en force sur ce qu’il avait dû céder : par le relèvement arbitraire des « critères » de régularisation, l’obstruction et les sélections à l’entrée des préfectures, la discrimination, l’intimidation. Les attitudes de mépris et les propos de type « colonial » se sont multipliés. Avec, toujours, la poursuite des arrestations et des placements en centres de rétention.

Depuis le 12 octobre, une nouvelle vague de grèves de sans-papiers est déclenchée. A ce stade, il y a plus de 2000 grévistes et plus de 30 lieux occupés. Cet « Acte II » doit être renforcé et étendu partout où c’est possible. Les militants de la CGT ont dès le début soutenu et organisé ce combat que mènent nos camarades sans-papiers au prix d’énormes sacrifices. C’est un combat exemplaire. Il est aujourd’hui appuyé par la direction confédérale de la CGT, quatre autres syndicats et six grandes associations.

Nous appelons les jeunes, les salariés, les chômeurs et les retraités à soutenir avec force, physiquement et financièrement, sur tous les lieux de grève et d’occupation, ces travailleurs qui reprennent aujourd’hui le chemin de la lutte. Face au nombre sans cesse croissant de sans-papiers qui entrent dans la grève, ils ont un besoin urgent de soutien militant, sur les lieux qu’ils occupent. Vous trouverez ci-dessous une liste provisoire de ces lieux, qui s’allonge d’heure en heure.

Nous demandons la régularisation de tous les sans-papiers. Ne pas se battre, dès aujourd’hui, pour la défense des droits d’une partie du salariat, c’est se résigner à la confiscation de ces mêmes droits pour tous les travailleurs.

Lieux occupés à Paris :

KFC : 31 boulevard Sébastopol 75001 Paris
Potel et Chabot : 3 rue Chaillot 75016 Paris
TFN : 110 rue de l’Ourcq 75020 Paris
DMMS : 17 rue de Pelleport 75020 Paris
THIAL LY : 50 rue d’Avron 75020 Paris
ADEC : 23 rue la Pérouse 75016
FNTP : 9 rue de Berri 75008 Paris
FAFIH : 3 rue de la Ville-l’Evêque 75008 Paris
SAMSIC : 9 rue Descombes 75017 Paris
SYNERGIE : 15 rue de Rome 75009 Paris
CRIT : 27 rue de Rome 75009 Paris
CRIT : 69 rue de Rome 75009 Paris
Sururbaine chantier tramway : Porte des Lilas
Monoprix : A proximité du métro Strabsourg-Saint-Denis

Lieux occupés en Région parisienne

MCND  : Nanterre 92
Axandre Service : Levallois Perret 92
Merkofer : Morangis 91
Cegex : Wissous 91
Barbaud/Peygase  : Robinson 92
DREXCO : Crosne 91
STN nettoyage : Aulnay-sous-bois.

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