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Lors des élections des gouverneurs régionaux, le 15 octobre, le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) a remporté une large victoire face à la coalition des partis de droite (la MUD). Le parti du gouvernement Maduro a remporté 18 Etats sur 23.

Cette victoire électorale du PSUV est une bonne nouvelle. Cependant, aucun problème n’est réglé. La révolution vénézuélienne est toujours gravement menacée.

Crise économique et bureaucratisme

Depuis qu’elle a partiellement perdu le contrôle de l’appareil d’Etat, en 1998 (élection de Chavez), la bourgeoisie vénézuélienne s’est efforcée par tous les moyens d’en finir avec cette révolution : en tentant un coup d’Etat (avril 2002), un lock-out patronal (décembre 2002/janvier 2003) et, depuis, en sabotant systématiquement l’économie, ce qui provoque des pénuries de biens de première nécessité et une hyper-inflation (1000 % cette année). Elle espère ainsi créer les conditions économiques d’un renversement du gouvernement, soit par la force, soit par des élections. Elle a déjà remporté une majorité à l’Assemblée nationale en décembre 2015. Son objectif n’est pas seulement la chute du gouvernement, mais la liquidation de tout ce qui reste des conquêtes de la révolution.

La situation économique est aggravée par la bureaucratie du PSUV, qui bloque les initiatives révolutionnaires de la base. Tout ceci génère une démoralisation dans les rangs « chavistes », ces dernières années. Une défaite du PSUV aux élections régionales était donc une sérieuse possibilité. Si cela ne s’est pas produit, c’est surtout grâce à l’élection de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) par 8 millions de Vénézuéliens le 30 juillet dernier.

Les masses se sont saisies de l’ANC pour infliger une défaite à l’opposition réactionnaire. L’élection de l’ANC a été perçue comme une opportunité de pousser la direction du mouvement vers la gauche. Cela a permis la remobilisation de la base électorale chaviste. Une fois encore, les masses ont défendu la révolution – malgré le manque de médicaments, de nourriture et l’inflation galopante. Cependant, s’il n’y a pas de changement radical dans la politique économique du pays, l’enthousiasme des masses se transformera vite en son contraire.

La faillite du réformisme

Le problème central, au Venezuela, est que la révolution s’est arrêtée à mi-chemin. En dehors de l’industrie pétrolière, l’essentiel des moyens de production (y compris le secteur financier) reste entre les mains des capitalistes et des impérialistes. De même, l’appareil d’Etat échappe au contrôle des masses ; il est infesté d’ennemis de la révolution et d’éléments corrompus. Or toute l’histoire l’enseigne : on ne peut pas faire la moitié d’une révolution.

Maduro ne cesse de proposer un « compromis » à la bourgeoisie vénézuélienne. C’est comme demander à un tigre de devenir végétarien. Le gouvernement accorde aux capitalistes des dollars à des prix préférentiels, des zones sans taxe, des droits d’exploitation de l’arc minier de l’Orénoque, etc. Cela revient à transférer le poids de la crise sur les masses, pendant que les capitalistes continuent de s’enrichir. C’est une impasse et un danger mortel pour la révolution. La seule issue, urgente, c’est de mener une politique réellement socialiste, en expropriant les grands leviers de l’économie et en les plaçant sous le contrôle démocratique des travailleurs. Ainsi, les ressources du pays seront utilisées pour le bien de tous – et non plus d’une petite minorité. Sur cette base, il sera possible de construire un Etat ouvrier basé sur les conseils ouvriers et communaux.

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