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Le gouvernement, la droite et leurs relais médiatiques ont répondu à l’attentat de Nice par une nouvelle et puissante vague de propagande réactionnaire. Dans les jours qui ont suivi le massacre du 14 juillet, les gesticulations et déclarations martiales ont atteint des sommets, y compris ceux du ridicule, comme en témoigne la proposition – signée Henri Guaino – de poster dans les rues de nos villes des militaires dotés de lance-roquettes.

Une telle mesure dissuaderait des touristes de venir en France, sans doute, mais elle n’empêcherait pas des terroristes déterminés de commettre leur crime. Le cas de Mohamed Lahouij Bouhlel est d’ailleurs emblématique de l’impuissance du gouvernement face à ce type de terroristes. Cet homme n’était pas connu des services de renseignement ; il a préparé et accompli son carnage avec des moyens logistiques très simples, sans bénéficier de larges complicités. C’est le « loup solitaire » par excellence, face auquel tout ce que la droite, le FN et le gouvernement proposent, ces derniers jours, n’aurait servi à rien.

D’un point de vue strictement sécuritaire, les déclarations visant la communauté musulmane sont même contre-productives. Elles encouragent les agressions racistes et, en retour, peuvent susciter de nouvelles vocations djihadistes. Il en va de même, bien sûr, avec l’intensification des bombardements français en Irak et en Syrie, qui tuent de nombreux innocents. Tout ce qu’annonce et fait le gouvernement, depuis le 14 juillet, augmente la probabilité de nouveaux attentats sur le sol français.

Un nombre croissant de jeunes et de travailleurs le comprennent. De même, il est de plus en plus évident que tous les politiciens pro-capitalistes – des dirigeants du PS jusqu’au FN – exploitent cyniquement l’horreur et l’émotion que suscitent les attentats pour avancer leurs pions dans une autre « guerre », la guerre de classe. Il s’agit, d’une part, de détourner vers la communauté musulmane une colère provoquée par la crise, le chômage et les politiques d’austérité ; d’autre part, d’attaquer nos droits démocratiques, à commencer par celui de manifester et de faire grève. Le prolongement de l’état d’urgence, jusqu’en janvier 2017, n’aura pas la moindre efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Mais il pourrait servir, à l’occasion, pour interdire des manifestations ou des rassemblements. Des voix s’élèvent déjà pour interdire des manifestations, à l’avenir, au motif que les forces de l’ordre seront concentrées sur la menace terroriste. L’avalanche de « nouvelles propositions » plus liberticides les unes que les autres relève aussi, bien sûr, de la compétition électorale, à moins d’un an de l’élection présidentielle.

Le mouvement ouvrier doit répondre fermement à la propagande raciste, aux agressions racistes et aux attaques contre nos droits démocratiques. Les véritables responsables du terrorisme sont ceux-là mêmes qui se succèdent, sur les plateaux des télévisions, pour prétendre nous expliquer comment y mettre un terme. C’est Hollande, Valls, Sarkozy, Juppé et tous les représentants de l’impérialisme français, qui ont contribué à semer le chaos et la désolation au Moyen-Orient, ces dernières décennies, dans le seul but de défendre les intérêts des multinationales françaises. Et ce sont les mêmes qui, en France, ont sans cesse aggravé la discrimination, la misère et le désespoir des jeunes et travailleurs de confession musulmane, dans le cadre d’une offensive générale contre les conditions de vie et de travail de tous les travailleurs. C’est donc dans la lutte unitaire de tous les travailleurs contre l’impérialisme et le capitalisme français que réside la solution définitive à toutes les formes de barbarie, qu’elle soit fondamentaliste ou autre.

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