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La conférence mondiale de Paris sur le climat s’est terminée le 12 décembre. Elle avait pour objectif principal de maintenir sous la barre des 2 °C la hausse de la température mondiale, entre aujourd’hui et la fin du siècle. Sur ce point, nous notons d'ores et déjà un premier faux pas : l’accord parle de « s’efforcer de limiter l’augmentation à 1,5 degré ».

La conférence a déçu les attentes des écologistes, en raison de l’incapacité des gouvernements à tenir leurs engagements individuels au niveau national, ainsi qu’à assurer un soutien financier aux pays en voie de développement.

Il n'y aura pas d'engagements contraignants en terme de législation ou de financement (et encore moins de pénalités !). Au-delà des proclamations solennelles, tout est laissé à la bonne volonté des gouvernements. Encore une autre impasse, comme pour toutes les autres conférences sur le climat depuis 1992.

La reprise de l’extraction massive de combustibles fossiles au niveau mondial rend, à elle seule, la conférence totalement vide de sens. Il est révélateur que sur les différentes pages d’un même journal vous puissiez lire sur les dangers du changement climatique et, dans le même temps, que le gouvernement italien de Renzi fait tout pour empêcher la tenue du référendum prévu contre les forages en mer.

Il y a également plusieurs questions que la conférence n’a même pas traitées. L’exemple d’une convergence possible entre le lobby pétrolier et les fabricants de grands barrages est à ce titre particulièrement symbolique.

Depuis 1950, le nombre de grands barrages est passé de 5000 à environ 45 000, on estime qu’au total ils permettent de stocker une quantité d'eau égale à 15 % de l'approvisionnement en eau douce et certains experts posent la question de l'ampleur de l'effet possible de ces retenues sur le niveau des mers.

Cette question n’est pas secondaire ; la rapide montée du niveau de la mer, menaçant même la ville de New-York, a poussé les gens à se lever contre le lobby du pétrole, lobby qui fait la loi et empêche l’approbation par le congrès des Etats-Unis des engagements minimaux pris par Obama à Paris en faveur du renouvelable. Les grands barrages, en asséchant des rivières entières, ralentissent cette montée au profit des résidents des zones côtières, mais au détriment de populations qui perdent territoires et ressources.

Pour ralentir la hausse de niveau de la mer, il existe des alternatives : les tours de distillation solaires, qui permettent de purifier l’eau de mer en la distillant. Mais cela nécessite un plan d’investissement énorme.

En dernière analyse, polluer moins signifie soit produire moins, soit investir dans de nouvelles technologies pour réduire les émissions : pour les grandes entreprises, cela signifie une baisse des bénéfices dans les deux cas (voir article précédent). Dans une période de crise du capitalisme, cela signifierait la perte de marchés et aucun capitaliste ne peut assumer ce choix.

L’inutilité de toutes ces discussions, comme des conférences précédentes, met en évidence les limites des réformes environnementales. Celles-ci obtiennent des résultats (très partiels) quand il s’agit d’influencer les activités des citoyens et des administrations publiques, comme pour la collecte des déchets, mais s’arrête là où il faudrait une action sur les facteurs structurels.

Enfin, rappelons la déclaration d’Evo Morales : « Pour sauver le climat, on doit éradiquer le capitalisme » et ce qu’ont écrit Ted Grant et Alan Woods : « Le développement d’une source d’énergie alternative va à l’encontre des intérêts des grands monopoles du pétrole ».

Pour sauver notre planète, un autre type d’écologie est nécessaire : une protection de l’environnement reliée aux luttes des travailleurs, sur la base de la reconversion des usines polluantes et l’utilisation de nouvelles sources d’énergie. Ceci est incompatible avec les profits des grandes sociétés – ici se trouve la raison pour laquelle la défense de notre planète est avant tout une lutte révolutionnaire, une lutte pour la transformation socialiste de la société.

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