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“Nous avons besoin d’un projet industriel qui tient la route, notamment en ce qui concerne la sécurité.” (Marc Gianotti, CGT)

La décision du gouvernement, rendue en décembre, concernant l’avenir du pôle chimique à Toulouse, a été accueillie avec soulagement par les salariés de cette industrie. Mais rien n’est encore définitivement réglé. Comme l’explique Marc Gianotti, délégué syndical CGT de l’usine AZF : "Nous avons trouvé la décision positive dans le sens où il ne comprend pas d’interdiction d’activité chimie. Cependant, la décision de relancer ou non l’usine ne dépend pas du gouvernement, mais de la direction de Total. Ce que nous voulons, c’est que Total présente un projet industriel qui tienne la route, notamment en ce qui concerne la sécurité. On a besoin de comprendre exactement ce qui s’est passé afin de pouvoir éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent."

Au lendemain de l’explosion, un collectif dénommé Plus Jamais Ça a pris forme, animé notamment par des écologistes et des groupes d’extrême-gauche, qui menaient campagne pour que cesse complètement l’activité du pôle chimique toulousain. La Riposte n’a pas soutenu cette démarche.

Nous étions favorables à l’amélioration des procédures et des dispositifs de sécurité, mais nous disions qu’il fallait tenir compte des salariés du site qui, rappelons-le, ont payé le tribut le plus lourd dans l’accident, et qui ont besoin de travailler. Nous soulignions aussi la nécessité de conserver et développer cette industrie.

Par rapport à la campagne menée par ce collectif, Marc Gianotti s’explique : "Au départ, il y avait naturellement beaucoup d’émotion. On se trouvait en face de gens dont les appartements avaient été détruits, ou qui n’avaient plus de fenêtres alors qu’ils avaient des enfants en bas âge. Du coup, il y a eu une mobilisation assez importante autour des thèmes avancés par le collectif. On le comprend, étant donnée la situation. Mais aujourd’hui, il faut bien se dire que la chimie est une industrie indispensable. On a besoin de produits chimiques dans tous les domaines, que ce soit celui de la santé, de l’alimentation, de l’habillement etc. Or, cette production qui nous est nécessaire, il faut bien qu’on la fasse cessaire de prendre en compte le besoin d’assurer la production de produits chimiques."

A entendre certains des écologistes et personnalités politiques de Toulouse, on a l’impression qu’il ne faudrait plus fabriquer d’avions, de voitures ou de produits chimiques. Pour Marc Gianotti, "il est évident que, compte tenu du statut social de certains de ceux qui tiennent ce discours, ils ne connaissent pas la vie à l’usine et le monde de la production industrielle. Au lieu de s’affronter sur le maintien ou non de cette production, je préférerais que la discussion porte sur la façon d’améliorer le fonctionnement des entreprises pour minimiser les risques, et sur la façon de renforcer les droits des salariés et les moyens mis à la disposition des délégués du personnel pour contrôler les équipements et veiller au respect des procédures de sécurité."

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