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Le 53e congrès de la CGT se tiendra à Clermont-Ferrand du 27 au 31 mars 2023.

Ces 20 dernières années, les congrès de la CGT se sont suivis et ressemblé. A chaque fois, la direction sortante s’accordait un satisfecit à peine nuancé par la reconnaissance de quelques « petits » problèmes, tels que… la faiblesse historique des effectifs de la CGT et la succession de défaites au niveau interprofessionnel (national), c’est-à-dire l’incapacité de la confédération à arrêter le rouleau compresseur de la régression sociale.

C’est précisément cette situation qui a déterminé l’explosion des Gilets jaunes, en novembre 2018. Faute de trouver dans le mouvement syndical un instrument efficace, les revendications des couches les plus exploitées et opprimées de la population se sont exprimées en dehors des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier.

Ceci étant dit, il serait totalement erroné d’en tirer la conclusion que les organisations syndicales – et singulièrement la CGT, qui est la plus puissante et la plus militante – sont engagées dans une phase de déclin irréversible. Les soi-disant « experts » (bourgeois) qui l’affirment prennent leur désir pour une réalité. La masse des travailleurs ne peut pas indéfiniment se tenir à distance de ses organisations syndicales, car celles-ci sont leurs premières lignes de défense face au patronat, à la vie chère et à la dégradation des conditions de travail. Les syndicats constituent la forme la plus élémentaire d’organisation des travailleurs dans la lutte des classes. Aussi les syndicats sont-ils appelés à jouer un rôle décisif dans le développement de cette lutte. Pour le comprendre, il suffit d’observer le rôle qu’ils jouent dans l’impressionnante vague de grèves qui se développe en Grande-Bretagne.

Réformisme et « journées d’action »

Le 53e congrès de la CGT se tiendra au beau milieu d’une crise économique aux conséquences extrêmement sévères pour la masse des salariés. D’ici le mois de mars, la crise inflationniste ne sera pas terminée, sur fond de nouvelle récession et d’offensive du gouvernement Macron contre nos conditions de vie (retraites, assurance chômage, etc.). Il est donc indispensable que ce congrès de la CGT marque une rupture avec la stratégie et le programme de direction sortante. Il faut briser le cycle des défaites et des reculs de classe. En bref, il faut passer à l’offensive !

Révolution et ses militants syndiqués interviennent systématiquement dans les débats internes et publics de la CGT. En amont du 52e congrès (mai 2019), nous avions publié une Critique du document d’orientation qui avait rencontré un certain écho dans les rangs de la confédération (et au-delà). Nous expliquions que le problème central de la CGT réside dans le caractère réformiste de sa direction confédérale. Nous écrivions : « la crise du capitalisme sape les bases matérielles du réformisme. Le chômage et la précarité augmentent. Loin de faire des concessions aux travailleurs, la bourgeoisie s’attaque à toutes nos conquêtes sociales. Cette situation pousse la plupart des dirigeants réformistes à avancer un programme de plus en plus modéré et défensif. Puisqu’ils ne remettent pas en cause le capitalisme, ils adaptent leur programme aux conditions de la crise. »

Par ailleurs, nous critiquions la stratégie des sempiternelles « journées d’action » : « Compte tenu de la crise du capitalisme français, la bourgeoisie n’est pas disposée à céder facilement. Elle ne reculera pas face à de simples journées d’action, aussi massives soient-elles. Seul le développement d’un vaste mouvement de grèves reconductibles permettra de faire céder le gouvernement. (…) Le document de la CGT n’en dit rien. Il évoque “la grève” comme “l’arme la plus efficace” des salariés ; il souligne que de nombreuses grèves ont été victorieuses au niveau des entreprises, ces derniers temps ; mais il n’en tire aucune conclusion au niveau interprofessionnel (national). »

De ce point de vue, rien n’a changé depuis 2019. L’actuelle direction de la CGT défend toujours un programme réformiste très modéré. Quant aux « journées d’action », comme celle du 29 septembre dernier, elles ne peuvent pas faire reculer le gouvernement d’un millimètre.

« Unité CGT »

Cette impasse, au sommet de la CGT, suscite un mécontentement croissant à la base. Ce mécontentement trouve une expression dans « Unité CGT », un courant de gauche auquel contribuent, notamment, la puissante fédération CGT des industries chimiques (FNIC) et l’Union Départementale des Bouches-du-Rhône.

Révolution suit avec beaucoup d’intérêt les publications de ce courant de la CGT, dont nous souhaitons qu’il engage une sérieuse bataille à l’occasion du 53e congrès. Les camarades d’Unité CGT doivent y défendre systématiquement une idée fondamentale qu’ils ont exprimée dans un récent article : « Des solutions radicales sont nécessaires pour, non seulement apaiser la détresse des millions de travailleurs étranglés par les bas salaires et la vie chère, mais aussi en terminer définitivement avec le système capitaliste qui rend possible, et inéluctable, la paupérisation croissante de la majorité de la population. » Absolument d’accord !

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