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Le texte alternatif du 36e congrès du PCF intitulé « Un parti résolument communiste dans l’affrontement de classes. Ni abandon, ni effacement » est présenté notamment par Emmanuel Dang Tran et Eric Jalade, tous deux membres du Conseil National. De manière générale, les idées et les orientations politiques que défend ce texte recoupent celles que l’on trouve dans le texte alternatif signé par J.J Karman et M.C Burricand (Unir les communistes, pour un PCF de combat…). Ces deux tendances du PCF sont en effet très proches. Au congrès de 2008, par exemple, elles défendaient ensemble un seul et même texte alternatif, signé notamment par André Gerin. Aujourd’hui, elles animent des réseaux distincts portant le même nom (Faire vivre et renforcer le PCF), ce qui ne va pas sans créer une certaine confusion. Compte tenu de la similitude des positions défendues dans ces deux textes, nous sommes obligés de répéter, ici, certains arguments développés à propos du texte Unir les communistes…

Un parti résolument communiste s’oppose radicalement à la participation du PCF au Front de Gauche. Ce positionnement est même l’une de ses principales caractéristiques, qui le distingue de tous les autres textes. Il affirme que le Front de Gauche est « sans intérêt » et prétend qu’il « enferme » le parti dans « une perspective étroitement électorale et institutionnelle », tout en plaçant le parti « sous tutelle » d’organisations « essentiellement différentes » du PCF. Dang Tran et Jalade tirent un bilan très négatif des résultats électoraux du Front de Gauche. Selon eux, les travailleurs qui ont voté pour le Front de Gauche l’ont fait « par défaut ». Quant à Jean-Luc Mélenchon, il est fustigé comme un « social-opportuniste » et un « Maastrichien ».

Nous ne sommes pas du tout d’accord avec cette approche. L’affaiblissement électoral et organisationnel du PCF remonte à bien plus loin que la création du Front de Gauche. Contrairement à ce qu’affirment Jalade et Dang Tran, Jean-Luc Mélenchon et le Parti de Gauche ne sont pour rien dans cet affaiblissement, dont les causes sont internes à notre parti. Malgré les vagues successives de luttes depuis les années 80, luttes qui ont souvent pris des proportions massives, le PCF a constamment perdu du terrain en termes d’implantation sociale, de résultats électoraux, de forces militantes et de ressources matérielles. Et rien n’indique – ni dans les faits, ni dans le texte de Jalade et Dang Tran – que cette courbe descendante se serait inversée si le Front de Gauche n’existait pas.

LR et les auteurs de Combattre l’austérité, en finir avec le capitalisme ne sont pas d’accord avec Mélenchon sur de nombreuses questions – et pas les moindres. Notre soutien au Front de Gauche est un soutien critique. Quand nous ne sommes pas d’accord, nous le disons franchement – mais aussi fraternellement et surtout sans exagération. Ce n’est pas la peine de faire porter à Mélenchon et à l’existence du Front de Gauche la responsabilité de problèmes dont la source est ailleurs !

La cause principale des difficultés auxquelles nous sommes confrontés ne réside pas dans le caractère de telle ou telle alliance du PCF avec d’autres organisations politiques. Elle réside, en dernière analyse, dans le caractère réformiste du programme et de la politique de la direction du PCF, dans le ralliement de cette direction à « l’économie de marché » et, par conséquent, dans son incapacité à présenter une alternative sérieuse au système capitaliste. Rappelons qu’entre 1997 et 2002, cette dérive réformiste a mené la direction de notre parti à soutenir activement le programme de privatisations du gouvernement Jospin. Au-delà des « discours », cette expérience concrète, vécue par des millions de travailleurs et par l’ensemble des militants du mouvement ouvrier, a eu des conséquences désastreuses pour le PCF, au point de mettre en question son existence même. Notons aussi que ce problème n’est pas que « de l’histoire ancienne ». Au plan local, de nombreuses privatisations, notamment sous la forme de « délégations de services publics », sont jusqu’à ce jour cautionnées ou passées sous silence par la direction du parti, au nom des accords électoraux avec le Parti socialiste au sein des collectivités territoriales.

Ce n’est pas tout. Il y a un autre aspect de l’histoire et de la politique du PCF qui a grandement contribué à son affaiblissement : pendant plusieurs décennies, la direction du parti a soutenu et justifié les régimes dictatoriaux et répressifs en URSS et en Europe de l’Est, en les présentant aux travailleurs comme autant d’exemples du « socialisme ». Et depuis qu’elle a « pris ses distances » avec ces régimes – ou plutôt avec leur histoire, puisqu’ils n’existent plus –, elle s’est montrée complètement incapable de fournir une explication théorique et scientifique du « stalinisme ». Nous examinerons un peu plus loin la position de Dang Tran et Jalade sur cette question. Comme le texte de Karman et Burricand, Un parti résolument communiste continue de qualifier ces régimes de « socialistes ». Or, si les militants communistes les suivaient dans cette voie, ils réduiraient à néant toute possibilité de développer l’implantation du parti dans la jeunesse et le monde du travail. Mais revenons pour le moment à la question du Front de Gauche.

Le Front de Gauche : « sans intérêt » ?

L’union fait la force. Le PCF et le PG sont deux partis qui ont, sur la plupart des questions économiques et sociales, la même position. Cet accord sur l’essentiel a trouvé son expression dans le programme qu’ils ont adopté conjointement, L’Humain d’abord. C’est un programme radical et militant qui tranche nettement avec celui du Parti Socialiste. Prises dans leur ensemble, les revendications qu’il présente constituent une plateforme d’action militante pour défendre les intérêts des travailleurs et résister à la régression sociale. Quoi de plus naturel que le PCF et le PG luttent ensemble pour mobiliser autour de ce programme – et qu’ils fassent alliance, aussi, pour le défendre lors des élections ? Aucun travailleur ne comprendrait que ces deux partis refusent d’agir ensemble. Et si, comme l’exigent Jalade et Dang Tran, le PCF rompait cette alliance en se proclamant le parti « de classe et de masse », ce revirement ne le renforcerait pas. Au contraire, cela affaiblirait davantage le parti.

Quant aux remarques sur Mélenchon, qui rappellent son soutien au traité de Maastricht et le qualifient de « social-opportuniste », elles frisent le ridicule. Oui, Mélenchon était favorable au traité de Maastricht – en 1993. C’était une erreur qu’il a reconnue. On ne peut pas demander à des dirigeants de ne jamais se tromper. Peut-être, sait-on jamais, qu’il est même arrivé aux auteurs d’Un parti résolument communiste de se tromper, de temps en temps ? Quand on lit les écrits d’Emmanuel Dang Tran, on se dit qu’il n’y pas pire crime que d’avoir été membre du PS et pas d’étiquette plus accablante que « trotskyste » – ou même « ex-trotskyste », car selon Dang Tran le trotskysme est une très grave maladie dont on ne guérit jamais complètement. Ce n’est pas ainsi qu’il faut faire de la politique. Répondez aux arguments politiques de Mélenchon, si vous voulez, mais ne cherchez pas à le discréditer par ce genre de procédés !

Que le passé politique de Mélenchon suscite une certaine méfiance dans les rangs du PCF, c’est bien compréhensible. Mais cela ne suffit pas et ne mène pas très loin. Ce qui nous intéresse le plus, ce n’est pas d’où vient Mélenchon – ou n’importe quel autre camarade –, ni ce qu’il a pensé à telle époque sur telle question. Le plus important, c’est ce qu’il fait maintenant et où il va. Or, aujourd’hui, on peut dire ce que l’on veut de telle ou telle position de Mélenchon (et nous-mêmes nous ne sommes pas d’accord avec tout, loin s’en faut), mais force est de reconnaître qu’il n’a pas ménagé ses efforts pour soulever les travailleurs et la jeunesse contre la droite et nos ennemis capitalistes. Ou bien faut-il préférer l’abstentionnisme hautain et sectaire de Dang Tran et ses partisans, qui ont refusé de participer à la campagne présidentielle ? Voilà qui nous avancerait grandement !

Après l’expérience de cette campagne électorale, on se demande comment des gens capables de réfléchir pourraient balayer d’un revers de main le Front de Gauche en le qualifiant de « sans intérêt ». C’est une affirmation stupéfiante. Au-delà du score important (11 %) obtenu par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, le fait le plus remarquable de cette campagne était l’ampleur sans précédent – depuis au moins une trentaine d’années, et peut-être plus – de la mobilisation des travailleurs et de la jeunesse, qui se sont massivement investis dans la campagne. L’Humain d’abord s’est vendu à des centaines de milliers d’exemplaires. Partout, les meetings battaient tous les records d’affluence. À Paris, 120 000 personnes ont manifesté pour soutenir le candidat du Front de Gauche – et près de 100 000 à Marseille. Pourquoi ? Parce qu’ils cherchaient des solutions, des explications, un programme, un mouvement, une force capable de les défendre !

Mais tout ceci est parfaitement « sans intérêt » pour Dang Tran, qui était tellement fâché par le cours des choses que lui et ses partisans ont refusé de participer à la campagne et d’appeler à voter pour Mélenchon. Cette attitude n’a absolument rien de « révolutionnaire ». À vrai dire, elle est complètement sectaire et stérile. Un révolutionnaire sérieux ne pose pas des ultimatums au mouvement (« si vous ne faites pas comme je veux, ne comptez pas sur moi ! »). Il participe, il se rapproche du mouvement, il fait ses preuves dans l’action et essaie, par la force de ses arguments, de convaincre. Et à l’échelle d’un parti, c’est la même chose. La participation du PCF au Front de Gauche constitue non pas un problème, mais une opportunité pour le parti, à condition de participer à ce mouvement sur la base d’un programme authentiquement communiste et de s’efforcer de convaincre les travailleurs et les jeunes qui sont attirés par le Front de Gauche du bien fondé de ce programme. Voilà le vrai problème, le vrai défi. Aujourd’hui, sous l’égide de sa direction actuelle, le PCF ne se présente pas comme la composante révolutionnaire et communiste du Front de Gauche : le problème du programme du PCF et de son identité communiste reste donc entier. La direction du parti reste campée sur ses positions réformistes. Pire encore, sur certaines questions, elle adopte une position plus à droite de celle de Mélenchon, par exemple sur les nationalisations ou sur l’attitude à l’égard du gouvernement socialiste. Voilà ce qui affaiblit le PCF dans le cadre du Front de Gauche. Ce n’est pas l’alliance en elle-même qui pose problème, mais la politique que défend le PCF au sein de cette alliance.

Le Parti de la Gauche Européenne (PGE)

La tentation de résoudre des problèmes politiques par des postures et des ruptures organisationnelles est aussi ce qui caractérise la position de Dang Tran et Jalade sur la question du PGE. Dang Tran exige que le PCF rompe avec le PGE, qui est un regroupement de plusieurs partis de gauche au niveau européen. La Riposte n’est pas d’accord avec la politique du PGE, qui est extrêmement modérée et essentiellement pro-capitaliste. Mais là aussi, pourquoi le PCF ne mènerait-il pas une bataille politique, s’adressant à l’ensemble de ces partis – et notamment à leurs militants de base – pour changer cette politique ? Le problème, là encore, c’est qu’aux yeux de la direction de notre parti, les désaccords qui existent entre elle et les autres partis affiliés au PGE ne sont pas très importants. Au fond, tous sont pour le maintien de « l’économie de marché », c’est-à-dire du capitalisme. Tous considèrent que leur objectif d’une « Europe sociale » peut être réalisé dans le cadre du système capitaliste. Le vrai problème est là. Si le PCF sortait du PGE, cela ne résoudrait rien. Ici en France, il y a un combat politique à mener pour réarmer le PCF avec une politique vraiment communiste. Et ce même combat doit être mené envers et dans les autres partis de gauche en Europe. Que ces différents partis soient affiliés au PGE ou non, cela ne change pas le fond du problème, et c’est une erreur de prétendre le contraire. Le problème n’est pas organisationnel, mais politique.

Nationalisme et protectionnisme

Sur la question européenne, les auteurs du texte fustigent la politique de la direction du PCF, dont le projet d’« Europe sociale » dans le cadre l’Union Européenne leur paraît totalement irréaliste. Nous sommes d’accord avec eux sur ce point. Cependant, exactement comme le texte de Karman et Burricand, le texte de Dang Tran et Jalade s’oppose à l’Union Européenne non sur des bases internationalistes et communistes, mais en se plaçant entièrement sur le terrain de la « reconquête du pouvoir national ». Certes, la lutte pour le socialisme en Europe passera nécessairement par la destruction de tout l’édifice de l’UE, qui a été construit par et pour les capitalistes. Cependant, la manière de s’opposer à l’UE, la base politique de cette opposition – et ce que l’on propose de mettre à sa place – n’est pas une question secondaire. Un parti résolument communiste veut remplacer l’UE par une réorganisation du capitalisme européen sur des bases protectionnistes. Il semble nourrir l’illusion que ces barrières protectionnistes, conjuguées à la restauration des monnaies nationales, transformeraient les Etats capitalistes en des entités engagées dans des « coopérations » mutuellement bénéfiques. Or cette perspective n’est pas moins farfelue que celle d’une « Europe sociale » dans le cadre de l’UE. Loin de régler quelque problème que ce soit, le rétablissement de barrières protectionnistes ne ferait que préparer de nouveaux désastres. C’est aussi une politique réactionnaire et totalement inacceptable d’un point de vue internationaliste. Le but du protectionnisme est de réduire ou de supprimer les exportations d’autres pays vers la France – et donc de mettre les travailleurs de ces autres pays au chômage. Cela ne ferait que dresser les travailleurs des différents pays les uns contre les autres, dans une lutte commerciale pour déterminer qui aura du travail et qui n’en aura pas. Chaque mesure protectionniste appliquée par la France en provoquera d’autres, dirigées contre elle, de la part des pays visés. Le rétablissement des monnaies nationales et la mise en place des frontières douanières en Europe ne mettraient pas fin à la guerre économique actuelle, mais lui conférerait un caractère encore plus violent et destructeur. L’effet général de ces barrières serait d’entraver les échanges internationaux et de réduire les débouchés pour la production de tous les pays.

En ce qui concerne la « souveraineté nationale », nous ne pouvons que répéter ici ce que nous avons écrit au sujet du texte de Karman et Burricand, dont la politique européenne est pratiquement identique [1] à celle que défend Dang Tran : « Le problème qui se pose n’est pas celui de la "souveraineté nationale". Une nation entière ne peut pas être souveraine, de toute façon, puisqu’elle est divisée en classes aux intérêts diamétralement opposés. Le problème est de savoir laquelle de ces classes doit être "souveraine". Le texte nous invite à empêcher "la casse de la nation". Mais le PCF ne représente pas "la nation". Il est le parti d’une classe. Notre objectif est de soulever une partie de la nation contre une autre. Le PCF doit montrer comment en finir avec l’Union Européenne capitaliste, non pas sur des bases nationalistes, mais par la lutte contre les capitalistes. Le PCF doit expliquer inlassablement la nécessité d’exproprier la classe capitaliste, la nécessité du socialisme en France et en Europe. C’est ainsi que nous sortirons du capitalisme et de l’Union Européenne capitaliste ».

Stalinisme ou communisme

Les auteurs du texte prônent le « socialisme » comme un objectif lointain – ou plus lointain, en tout cas, que la division de l’Europe sur des bases nationalistes et protectionnistes, considérée, elle, comme une priorité urgente. « La notion du socialisme revient en force un peu partout. Le socialisme est de nouveau synonyme d’alternative au capitalisme », écrivent-ils. Mais reste à savoir ce qu’ils entendent par « socialisme ». Selon le texte : « Très longtemps, le PCF a porté cette alternative, seul d’une façon théorique cohérente, s’appuyant sur le marxisme-léninisme, sur les expériences nées de la Révolution d’octobre et sur l’histoire du mouvement ouvrier français. Après la victoire de la contre-révolution à l’est, sa direction a décidé d’effacer la perspective socialiste et, avec elle, la perspective même de rupture révolutionnaire, toute notion d’étape vers le changement de société. Le socialisme a été abandonné en 1996, avec la "Mutation". C’est l’époque où Robert Hue, de la même façon que ses successeurs, reprend à son compte toute la propagande antisoviétique de l’idéologie dominante ».

Que les capitalistes aient mené une « propagande anti-soviétique » ne fait aucun doute. Mais leur tâche a été grandement facilitée par la réalité du régime de Staline et de ses successeurs. De la même façon, en qualifiant ce régime et ceux d’Europe de l’Est d’« expériences socialistes », les auteurs du texte ne peuvent que discréditer ce qu’ils appellent « la notion du socialisme » aux yeux de la population. « Certains révisionnistes, écrivent-ils, ont porté l’idée qu’il y aurait eu un socialisme non-démocratique et qu’il faudrait imaginer un "socialisme démocratique". Mais pouvons-nous concevoir un socialisme qui ne soit pas démocratique à moins d’être imparfait ou usurpé ? Pouvons-nous imaginer une démocratie réelle sans socialisme, c’est-à-dire sans contrôle collectif des moyens de production ? »

Au lieu de répondre à la question posée par le caractère bureaucratique de ces régimes, ces quelques lignes la contournent au moyen d’un syllogisme peu convaincant et qu’on peut résumer ainsi : « le socialisme est démocratique ; l’URSS était socialiste ; donc l’URSS était démocratique ». À quoi nous préférons cet autre syllogisme : « le socialisme est démocratique ; l’URSS de Staline était une dictature bureaucratique ; donc l’URSS de Staline n’était pas socialiste. » Cela change tout, n’est-ce pas ?

Mais oublions la logique d’Aristote et tentons de poser concrètement le problème. Après la révolution russe de 1917, et surtout à partir de la mort de Lénine, en 1924, l’Etat soviétique, isolé et épuisé, a connu une dégénérescence bureaucratique qui a fini par concentrer le pouvoir administratif, économique et militaire entre les mains non pas de la « collectivité », mais d’une caste privilégiée et dictatoriale. Cette caste, dont Staline était le représentant, a commis au nom du « communisme » d’innombrables crimes contre la classe ouvrière soviétique et internationale. Et finalement, au début des années 90, c’est le même type de caste qui a restauré le capitalisme, privatisant l’économie au profit d’elle-même. Poutine et les gangsters politiques qui l’entourent sont les créatures de cette bureaucratie prétendument « socialiste ». Dang Tran et Jalade peuvent, s’ils le souhaitent, qualifier ce point de vue de « révisionniste ». Peu nous importe. Il n’empêche que c’est la vérité. Et tant que cette vérité n’est pas reconnue et expliquée par les communistes et leur parti, il ne sera pas possible de convaincre la jeunesse et la classe ouvrière que « socialisme » n’est pas synonyme de « dictature ».

Nous ne partageons pas les idées de Robert Hue ou des dirigeants actuels du parti sur cette question. Ils ont abandonné le soi-disant « socialisme » stalinien pour tomber dans les bras de « l’économie de marché ». Mais il est clair que si le parti adoptait les idées « non-révisionnistes » de Dang Tran et Jalade, qui en réalité sont des idées staliniennes, il donnerait une arme extrêmement puissante aux propagandistes du capitalisme et discréditerait gravement le PCF aux yeux de la jeunesse et de la classe ouvrière.

Dans son ensemble, le texte de Dang Tran est pauvre en idées. Il ne présente pas d’analyse sérieuse de la crise du capitalisme, se contentant de décrire ses effets. Il prône une attitude sectaire vis-à-vis du Front de Gauche. Son programme pour la France et l’Europe est un mélange de réformisme et de nationalisme. Enfin, il identifie le « socialisme » aux régimes dictatoriaux qui existaient en URSS et en Europe de l’Est. Ce document n’est pas à la hauteur des défis révolutionnaires de notre époque.


[1] La seule différence notable, c’est que Karman et Burricand posent la question d’une restauration des monnaies nationales, sans la trancher, alors que Dang Tran et Jalade répondent clairement : il faut en France restaurer le franc – et, suppose-t-on, toutes les autres monnaies nationales dans le reste de l’Europe.

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